Le maréchal a 84 ans et 77 jours.
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Premier jour de l’ Etat Français/Dernier jour de la présidence d’Albert Lebrun : jusqu’au 16 janvier 1947 (Vincent Auriol) il n’y aura plus de Président de la République.
Le gouvernement est installé à Vichy depuis le 1er juillet, lieu choisi par les militaires et Weygand pour ses ressources hôtelières, Laval préférait Clermont-Ferrand, tous étaient contre LYON peu désirable à cause de l’ombre d’Edouard Herriot (voir le Pierre Laval tome 1 chapitre II d’Edouard Mallet )
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Faits importants du jour
« IL NE PREND PAS LE POUVOIR, ON LUI OFFRE » (réf/Henri Amouroux dans Quarante millions de pétainistes)
Les responsables politiques de 39/40 n’étaient pas préparés à faire face à ces événements incompréhensibles pour eux. Ce qui explique leur attitude, et leur vote, de ces 9 et 10 juillet 1940.
A 14h00 -88% de l’assemblée nationale (Chambre députés plus Sénat) adopte l’article unique du projet de loi
Constitution
Rappel de la journée du 09/07/40
à 9h30-la chambre par 395 voix contre 3,
à 15h00-le Sénat par 229 voix contre 1,
votent un très court article unique :
IL Y A LIEU DE REVISER LES LOIS CONSTITUTIONNELLES
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Déjeuner avec René GILLOUIN
Je veux vous avoir toujours sous la main. Vous serez pour moi la Vox Populi.
Laval les rejoint au dessert. Euphorique sur son succès à l’assemblée.
Il est à retenir que le 3 juillet 40, le Maréchal a déjeuné chez Laval à Chateldon,
avec Alibert et Marchandeau, président depuis 1934 de la commission de réforme de l’Etat
(préparation du 10 Juillet).
Ce fut la seule fois où le Maréchal se rendit à Chateldon.
Mort de la III° République (65 ans) naissance de «L’ETAT FRANÇAIS »
Fin des votes à l’assemblée nationale réunie à l’opéra de Vichy à 18H55
Fin de séance à 19H10
649 votants
569 pour
80 contre dont
Badie, Ramadier, Auriol, Gouin, Tanguy-Prigent, Paul Boncour, Blum, Jules Moch,
Max Dormoy etc…
17 abstentions dont Herriot, et Petrus
Faure qu’on retrouvera comme juré au Procès Laval, écrira un livre.
Les réserves des 80 opposants portent sur les pouvoirs constituants,
pas sur les pleins pouvoirs au Maréchal.
Berl écrivit dans La fin de la IIIe République (Gallimard 1968) :
« Le vote aurait encore été plus massif si le projet avait été soutenu
par quelqu’un d’autre que Laval, si le Maréchal était venu à l’assemblée
et lui avait demandé sa confiance,
je doute qu’il eût trouvé un seul opposant ! »
Sur ces 80 opposants, 27 avaient signé la motion Badie le 09/07 assurant le Maréchal
de leur fidélité mais leur opposition à la modification de la constitution.
En fait il n’y eut que 53 opposants réels au Maréchal. Les parlementaires bloqués au Maroc
suite à l’épopée du Massilia (dont Mendès-France, Jean Zay, Mendel, Le Troquer etc…)
ne sont pas décomptés.
Il est à retenir que lors du procès duMaréchal en octobre 45, 50% du jury a été sélectionné
parmi les 53 vrais opposants du 10/07/40.
20H30 signature par le Maréchal des 3 premiers actes constitutionnels rédigés par ALIBERT.
Léon Bérard au Maréchal : ‘Etes vous satisfait du vote de l’assemblée ? »
Le Maréchal : « Oui, il me faut faire mes adieux au Président Lebrun ».
Le Projet des lois constitutionnelles fut adopté légalement
« Vu l’article 8 de la Loi constitutionnelle du 25 février 1875 »
Article unique : l’assemblée donne tout pouvoir au gouvernement …
sous l’autorité du Maréchal PETAIN … pour promulguer une nouvelle constitution.
Cette constitution devra garantir les droits :
du TRAVAIL, de la FAMILLE, et de la PATRIE.
Voilà le sigle de l’Etat Français trouvé !
nb/la convocation de l’assemblée nationale respecta les formes constitutionnelles-
Laval, en homme politique d’expérience y veilla personnellement.
Le 8 juillet deux décrets conformes à la Loi, signés du Président de la République Albert Lebrun
et du Président du conseil Philippe Pétain paraissent au JO.
L’un clôture la session parlementaire, l’autre convoque l’assemblée en session extraordinaire
Citation- Vu l’article 8 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875. Décrète : Article Unique :
Le projet de résolution dont la teneur suit sera présenté à la Chambre par le Maréchal de France,
Président du Conseil, qui est chargé d’en soutenir la discussion :
« La Chambre déclare qu’il y a lieu de réviser les lois constitutionnelles » signé Lebrun et Pétain.
Ce texte fut déposé suivant la Loi à laprésidence des deux Chambres, la convocation de
l’Assemblée Nationale fut faite suivant les normes.
Jeanneney Président de la chambre des députés lors de sa déposition au procès du Maréchal
en août 45, précisera : « Je considérais l’usage qui était fait des pouvoirs donnés comme
exorbitant, mais non contraire à la loi constitutionnelle »