LES 1502 JOURS DU CHEF DE L’ETAT FRANÇAIS
10 JUILLET 1940 au 20 AOUT 1944
Témoignage sur cette étude d’Alain Decaux de l’Académie Française, l’un des plus célèbres historiens contemporains – Ref/lettre à l’auteur de cette étude du 29 septembre 2010 :
«JAMAIS L’ANECDOTE N’AURA AUSSI COMPLETEMENT REJOINT LA GRANDE HISTOIRE »
C’est une documentation originale pour les curieux de cette période qui fait penser à une pièce de théâtre :
– décor : un bureau copie style Empire à l’Hôtel du Parc à Vichy, siège provisoire du gouvernement français. Durant ces 1502 jours, toutes les décisions, se prirent dans cette pièce/ bureau aux dimensions modestes (40m2 environ), de mauvais goût, ancienne chambre d’hôtel de bon standing sans plus, qui n’a rien à voir avec un palace luxueux. Toutes les informations sur le conflit mondial convergeaient vers cette pièce. Toutes les décisions du Chef de l’Etat furent prises et paraphées dans cette pièce.
-le personnage principal : Le Maréchal Pétain, ancien grand chef militaire, modeste politicien.
Très âgé, intelligent, maurassien, un peu lourd dans son jugement politique, d’où l’influence de Laval en juin/juillet 40 qui mettra en place le régime de l’ETAT FRANÇAIS.
Il souhaita en permanence la défaite de l’Allemagne, avec un seul jeu : celui de la France- avec une double face, une pour les Allemands, l’autre pour les Alliés.
Ne jamais oublier son âge :
Le 10 juillet 1940=84 ans et 77 jours
Le 20 août 1944=88 ans et 119 jours
En 1940, l’espérance de vie masculine était de: 67 ans
Vieillard orgueilleux, imbu de lui-même (encensé par la IIIème depuis 1916), secret, choisissant mal ses collaborateurs, subissant leur influence (Ménétrel , du Moulin de Labarthète etc…) mais honnête et plutôt bon, craignant « les forts en gueule ». Inorganisé portant la même attention à des décisions banales et aux actes gravissimes -voir de Me Floriot toutes les lois signées du maréchal de juillet 40 à fin 41-
On peut dire que le Maréchal était plutôt léger, préoccupé de ses petits problèmes quotidiens, (exemple : établissement du plan de table du déjeuner chaque jour !). De Gaulle situait le commencement de la perte de l’intégralité de ses facultés intellectuelles en 1925. Le 10 juillet 40, il passe sa journée à discourir avec René Gillouin qu’il ne connaissait pas huit jours avant, alors que pendant ce temps là, Laval mettait fin à la III° République et créait l’Etat Français sur la scène de l’Opéra de Vichy.
Immense popularité du Maréchal Pétain près du peuple français, et aussi allemand, et même du monde entier, le soutien américain ne lui fit jamais défaut, ce qui exaspérait de Gaulle .
Il était le vainqueur de la meurtrière bataille de VERDUN en 1916
-420 000 morts français 150 000 sans sépulture absorbés par la glèbe ! – 800 000 blessés
Les millions d’anciens combattants de 14/18 et les cadres de l’armée lui restèrent toujours fidèles, même après sa destitution, et sa condamnation. Presque tous souhaitaient que son corps repose à Verdun, y compris de Gaulle, pour des raisons politiques il ne put autoriser ce transfert. Qui n’aura jamais lieu, sauf peut-être dans un futur lointain … après tout le fils de Napoléon (1811-1832) a rejoint son père aux Invalides plus de 120 ans après sa mort –(cadeau d’Hitler en décembre 1940)
Le Maréchal était amateur de maximes, exprimant une idée générale.
C’est vraiment une caractéristique du personnage, s’inspirait il de Bossuet ?
Il en émaillait tous ses entretiens et interventions publiques
On en a relevé une moyenne de 2 par semaines, soit environ 500 entre Juillet 40 et Août 44, on en a dénombré + de 400 du 10/7/40 au 4/7/43 (cf. La Doctrine du Maréchal éditée en juillet 43 par la direction de l’information de l’Etat Français). Elles étaient très compartimentées, et résumaient toute la doctrine du Maréchal : cf. annexe spéciale sur ce sujet-à notre connaissance jamais développée.
Nous pensons que tout le régime de l’Etat Français et de son chef sont résumés dans ces multiples réflexions courtes et précises.
-les acteurs :
les nombreuses personnalités courtisanes qu’il reçoit,
les membres de son cabinet- certains sont très influents comme du Moulin de Labarthète, le Dr Ménétrel, Romier…
les généraux et collaborateurs depuis 14/18
Les ministres, et chefs de gouvernement successifs et aussi de nombreux jeunes réformateurs qui peuplent les ministères, qui croient au changement (polytechniciens,normaliens,inspecteurs des finances, juristes – la synarchie cf. annexe).
-pièce en 5 actes :
Acte 1- du 10/07/40 au 13/12/40 – le temps des Maurassiens
Acte 2- du 14/12/40 au 18/04/42 – le temps des technocrates
Acte 3- du 18/04/42 au 27/11/42 – la collaboration volontaire
Acte 4- du 27/11/42 au 21/11/43 – la collaboration imposée
Acte 5- du 21/11/43 au 20/08/44 – nazification-désillusion
-les périodes 1 et 2 totalisent 687 jours soit 46% des 1502 jours. Seules périodes de la pleine autorité du Maréchal
-la période 3 – 6 mois de pouvoir de Laval-12%
-les périodes 1, 2,3 représentent 58% des 1502 jours. Régime de liberté surveillée. Sur cette période la quasi-totalité de la population était pour Pétain.
Au printemps 43 après l’occupation totale du territoire et l’établissement du STO, la population bascula en majorité dans l’hostilité au régime, incarné par Laval, le Maréchal resta populaire jusqu’à la fin.
-L’occupant gouverna à compter du 27/11/42- soit 42% des 1502 jours- régime type protectorat -dont nazification renforcée du 21/11/43 au 20/08/44- soit 18% des 1502 jours- régime type colonial
-Après le 20 août 44, la majorité de la population devint gaulliste- dans une proportion moindre que celle de 40 en faveur de Pétain. Cet engouement s’effritera progressivement jusqu’à son départ des affaires en 1946.
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UNE ETUDE DU CHEF DE L’ETAT FRANCAIS AU JOUR LE JOUR : QUAND LA PETITE HISTOIRE PERMET DE COMPRENDRE LA GRANDE HISTOIRE
Cette présentation chronologique ne permet pas de suivre facilement les grands thèmes de l’Etat Français, ce n’est pas l’objectif de cette étude, mais permet de voir et sentir l’évolution de ce Régime et de son Chef, par de multiples petits faits, qui imposent en permanence des mini- coups de palonnier de son pilote, comme un bateau dans la tempête, qui modifie sa trajectoire.
S’il est facile à certains d’émettre des opinions fermes et définitives sur les personnalités de cette période plus de 70/80 ans après ! Il était difficile pour les responsables de l’époque de trouver des solutions aux problèmes au quotidien ! La France était non seulement vaincue, mais occupée , sous la « botte » de l’occupant…Pouvant disparaître à tout moment, suivant le bon plaisir ou la dernière lubie d’Hitler… Donc nous incitons tous les commentateurs à une grande prudence. La question à se poser est la suivante : quelle attitude aurions-nous eue, si nous avions vécu en cette période ? La réponse est facile, bien chercher dans les archives de chacune de nos familles, nous aurions fait la même chose qu’elles! Leur combat était « la bouffe ». Queue de plusieurs heures chez le boucher, le charcutier, le crémier, l’épicier, le marchand des quatre saisons etc… les enfants debout dès 06h00 pour prendre la place dans les files d’attente, la mère les relevant à l’heure de l’école. Le rédacteur a connu cela, le combat quotidien des 40 millions de Françaises et de Français était bien là ! Nous nous focalisons toujours sur les quelques personnalités importantes du pays, le citoyen « lambda » était bien loin de celles-ci, bien que leurs décisions eussent un impact direct sur leur vie. La plupart des conseils de ministres à Vichy, traitaient du problème du ravitaillement. La préoccupation principale du maire et des préfets de la région parisienne en pleine libération, était le ravitaillement des populations, alors qu’ils n’ignoraient rien du sort qui les attendait (ce qui se passait à Alger depuis 43, ne laissait planer aucun doute). Nous connaissions tous des résistants et des miliciens, la vérité ? Il ne fallait pas prendre le risque de les fréquenter ! Bien sûr après le départ des Allemands, ce fut différent. Mais il n’y eu pas un engagement massif dans l’armée, sauf pour une partie des maquisards FFI et FTP, engagés un peu malgré eux sur ordre de De Gaulle dans l’armée de Lattre de Tassigny
Comme le dira Henri Amouroux :
40 ne fut pas 41
41 ne fut pas 42
42 ne fut pas 43
43 ne fut pas 44
45 ne fut pas 44
L’autonomie relative du gouvernement français tout au moins jusqu’en novembre 1942 est un cas unique dans l’Europe occupée.
Nous dirons que chaque jour était différent, que le cap variait sans arrêt, suivant les problèmes posés par l’occupant ou les Alliés.
L’Etat Français légiféra du début à la fin, beaucoup des lois promulguées subsistent de nos jours.
Elles ne sont pas remises en cause, tout en n’ayant jamais été approuvées par le parlement. Alors que cette période a été dite « nulle et non avenue » donc inexistante par le chef provisoire du gouvernement provisoire d’août 1944 au 20 janvier 1946: le général de Gaulle. .
Ce travail de recherche a été réalisé en toute indépendance il aurait pu aussi bien porter sur Louis XVI ou Bonaparte. Pour le passionné d’histoire que je suis, malgré les milliers de livres et d’études parus sur cette époque, il m’a paru que mon projet les complétait
Pratiquement 15 ans de recherches et de lectures de documents, n’impliquent pas l’indifférence, vis à vis du personnage central de cette étude: le Maréchal Pétain. Cette période et tous ses acteurs sont d’un formidable intérêt ! Vous n’y trouverez ni un pamphlet ni la défense du Maréchal Pétain. J’ai fouillé les journaux, les mémoires, les livres, découvert des anecdotes qui soulignent ça et là un trait particulier de son activité durant ces 1502 jours.
D’abondantes annexes servent à éclaircir tel ou tel point, elles prouvent, par nombre de témoignages de témoins de l’époque, la réalité des faits rapportés, elles constituent la toile de fond de cette étude.
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VICHY
Les Historiens, les Politiciens, les Journalistes désignent l’Etat Français 40/44 de Gouvernement de Vichy et péjorativement de Régime de Vichy, au lieu de : Gouvernement Français, cette expression amenant une notion de provisoire que l’opinion attachera toujours à ce gouvernement (à rapprocher du terme : République de Weimar en Allemagne) Alors que l’autorité de l’ETAT FRANÇAIS ne s’exerçait à peu près sur 35 départements plus 13 partiellement (zone libre) soit 34% de la population……..
Constatation: tout homme politique, tout intellectuel, tout journaliste en mal d’argument, fait référence à Vichy ou au régime de Vichy –voir et entendre les médias depuis 1944- que ce soit pour des problèmes racistes,d’immigration, de politique : stigmatisation de la droite et surtout de son extrême,d’organisation et d’utilisation des forces de l’ordre, etc…Vichy, Vichy toujours Vichy……………..
VICHY est le seul lieu à notre connaissance, dans l’Histoire de France, désigné à la vindicte publique et péjorative, en permanence depuis 1a guerre, ce fait est toujours vivace. Dans les années 70, Françoise Giroud, célèbre journaliste parisienne, amie de JJSS, tous les deux éphémères ministres de Giscard, déclarait : «Lorsque je roule sur la nationale 7 vers le Sud, que je vois les panneaux indicateurs de Vichy sur la droite, je détourne mon regard vers la gauche ! »
Même en ce moment un vichyssois qui fait carrière à Paris dans les milieux intellectuels, politiques, journalistiques, artistiques ou autres, constate que des visages se ferment, qu’une gêne s’installe, dès qu’on apprend qu’il est de Vichy-il est de bon ton de se dire auvergnat sans autre précision- si vous êtes de Tours ou d’Aix-en-Provence de Quimper, voir même de Clermont-Ferrand vous ne ressentez pas cet apriorisme. A retenir dès septembre 1944 il fut question de débaptiser Vichy, et de l’appeler : Aix-En-Bourbonnais ! (souvenir de Georges Fleury Vichyssois ancien adjoint au Maire, âgé de 20 ans en 44,parue sur La Montagne du 5 novembre 2011)
(sur ce sujet- en annexe : le courrier de Maurice Druon secrétaire perpétuel de l’académie française au maire de Vichy en 1996)
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L’E T A T F R A N C A I S
Son Guide : le Maréchal PETAIN 1856 – 1951
« Petit Roi de Vichy » pendant 1502 jours (10 juillet 1940- 20 août 1944)
Le POUVOIR sans partage était là ! Exécutif et Législatif réunis.
Les éléments essentiels de ce régime ?
– Appel au rassemblement national
– La société rurale comme base de la société française
– Le corporatisme,
– La religion chrétienne (catholique et protestante)
– Appui massif des millions d’anciens combattants
Ce n’est pas un régime fasciste , il est anti-allemand, bien que favorable à la collaboration pour éviter le communisme.
Point très important : sans le potentiel de la France, le III° Reich d’Hitler n’aurait pas pu faire durer la guerre aussi longtemps, ce fut le grand profit que l’Allemagne tira de la conquête de la France en juin 1940.
Ne pas oublier que le régime était ligoté par l’autorité occupante maîtresse tatillonne et autoritaire de l’économie –de la production industrielle et agricole-de nos finances, de la Presse, de la Radio, de tous les moyens d’expression publique de la pensée. La collaboration pour les dirigeants allemands, n’était qu’une collaboration du Maitre avec son Domestique, une tactique destinée à prendre toutes les richesses. En cas de freinage ou tentative de refus dans l’exécution de leurs desiderata, ils redevenaient autoritaires, arrogants, hautains , perfides , sans scrupule, menaçants etc…
*l’Allemagne a son Führer : du verbe allemand führen qui veut dire guider
* l’Italie a son Duce : du latin dux /duces au sens propre : conducteur- guide
* l’Espagne a son Caudillo : qui signifie en espagnol : chef d’une armée, d’où : El Caudillo
*La France a son Chef d’Etat : Pétain d’une formidable réputation depuis Verdun
En 1940 une écrasante majorité des Français lui fait confiance pour juguler la crise
Bien qu’effritée, elle restera majoritaire jusqu’à la fin (se souvenir des accueils de Paris, Rouen, Nancy, Epinal, Dijon, St Etienne et même de Morvillars en 1944)
La formule : TRAVAIL – FAMILLE – PATR I E
Remplace : – Liberté – Egalité – Fraternité
De nombreux faits rapportés, qui émaillent cette recherche, vont gêner certaines idées ancrées dans bien des mémoires, ou susciter des réactions-
La guerre engendre le culte des héros, Pétain et de Gaulle en sont l’illustration, avec des destins parallèles, des qualités et défauts communs. Par contre tous les deux d’une PROBITE au-dessus de tout soupçon, aucune influence familiale dans leur gouvernance, ils prennent l’avis de spécialistes, mais décident –SEULS- La constitution de la V° République adaptée à la personnalité du Général de Gaulle s’avèrera difficile à pratiquer par ses successeurs. Surtout en période de majorité hostile au Président à l’assemblée nationale, ce qui n’était pas prévue à l’origine. Le général de Gaulle, quittera le Pouvoir en 69 après avoir perdu un référendum, ses successeurs se cramponneront à leur poste, acceptant piteusement des périodes de cohabitation, ont-ils respecté l’esprit de cette constitution, faite sur mesure pour un homme ? Il y a là, une grave lacune, en cas de défaite électorale quelque soit le scrutin, le Président devrait quitter son Poste. Quitte à se représenter au suffrage universel. Les lamentables séquences :Mitterand/Chirac de 86 à 88 et de Chirac/Jospin de 1997 à 2002 en sont l’illustration particulièrement en politique étrangère,nos interlocuteurs n’y comprenaient rien ! Notre influence, donc notre prestige, extrêmement réduite.
PETAIN était dans le passé, axé opiniâtrement sur la défense, (son leitmotiv était rien que les accords d’armistice, les allemands n’en avaient cure !), médiocre politique, adepte comme tout chef militaire, du pouvoir pyramidal.
De 1919 à 1939, fut omniprésent, eut de nombreuses missions de représentation, inaugurant de multiples monuments en souvenir de la Grande Guerre, assistant aux obsèques de toutes personnalités 14/18 Françaises et étrangères alliées. Proche du pouvoir, adulé par le peuple, des anciens combattants, craint des hommes au pouvoir, parfois ministre, de la Guerre en 34, collègue de Pierre Laval ministre dans ce même gouvernement Doumergue, celui-ci confia au Maréchal : « Laval, seul homme politique qui nous reste » puis ambassadeur près de FRANCO qu’il avait bien connu lors de la guerre du RIF. Favorable à l’extrême droite, co-responsable de l’impréparation de la France au conflit, aurait pu figurer parmi les accusés du procès de RIOM. Il avait été très lié à tous les gouvernements de 1918 à 1940, glissant tout à petit du statut de militaire à celui de politique
Pétain a toujours été un DEFENSIF OBSTINE, avec un manque de vue d’ensemble des problèmes, bon stratège, économe du sang des troupes, d’où son immense popularité
De Gaulle dira : « en tactique il était transcendant, mais toujours pessimiste, circonspect, détestant les risques, craignant de perdre »
C’était une évidence pour Clémenceau et Foch en 17/18, il était hostile à toute offensive d’ampleur, ce que réalisa avec brio le Mal Foch en 18 contre l’avis de Pétain
Encore une preuve? Son obstination à ne pas quitter le territoire, en novembre 42, il lui était facile de rejoindre Darlan à Alger, de rallier les alliés, et ainsi d’éliminer De Gaulle.
Par contre était aimé du peuple et de ses collaborateurs qui l’entouraient de leur déférente affection, il n’y eu ni haine, ni désaffection massive, même après le 20/08 /44 .Beaucoup acceptèrent leur sort près des cours de justice, en lui restant fidèles.
Il fut « l’homme providentiel »de juin 40 ! Il appliqua le programme dit de la Révolution Nationale élaboré depuis des années et élabora une nouvelle constitution, avec un EXECUTIF prééminent (comme sous le régime de la V° République).
Sa feuille de route personnelle durant ces 1502 jours fut de veiller à l’application stricte des conventions d’armistice, que les Allemands ne respectèrent pas du premier au dernier jour, et la mise au point de la Constitution qui fut réalisée et jamais publiée …
Un certain parallèle existe entre le comportement du Pape Pie XII et celui du Maréchal Pétain. L’un et l’autre n’intervinrent jamais nettement contre le régime politique allemand et Hitler, et ne s’opposèrent pas aux déportations des juifs, le Pape avec le souhait de protéger les catholiques européens (les 35 millions de catholiques allemands en particulier), et le Vatican ; Pétain avec le désir de sauvegarder les Français (notamment les prisonniers de guerre en Allemagne) et son pouvoir. Tous les deux craignaient la prise du pouvoir des communistes. Tous les deux appréciaient les régimes du général Franco en Espagne, et surtout Salazar au Portugal … L’un finit condamné à mort, l’autre béatifié en voie de canonisation.
De GAULLE :
Politicien, Modeste Militaire
Offensif, bon manœuvrier politique (l’accord avec les communistes en est une preuve), déterminé, réaliste ayant en permanence une excellente analyse globale de la situation
Preuve-? Son départ de Bordeaux le 17 juin 1940 (le pays étant en guerre, ce Général était qu’on le veuille ou non un déserteur sa condamnation à mort par contumace par le tribunal des forces armées réuni à Clermont-Ferrand en août 1940 était normal au point de vue des règlements militaires-se souvenir des nombreuses condamnations à mort en 14/18.
Ces deux personnalités ne pouvaient plus se rejoindre, leurs motivations, leurs objectifs, étant devenus diamétralement opposés. Pourtant de Gaulle écrivait en 1932 dans la dédicace dédié au Maréchal de son livre Au fil de l’épée : « Rien monsieur le Maréchal, ne montre mieux que votre gloire quelle vertu l’action peut tirer des lumières de la pensée »…
Ce fut le combat de BRUTUS contre CESAR.
Le retour aux affaires de De Gaulle en 1958, est à rapprocher de la prise du pouvoir de Pétain en juin/juillet 40, il fut «l’homme providentiel » de Mai /juin 58 comme Pétain l’était en juin/juillet 40.L’un eut Weygand comme accélérateur, l’autre Salan.
Le Maréchal avait révélé au Peuple Français, son effroyable déchéance, en demandant l’armistice dans l’honneur. D’où le désir profond des Français de faire payer les responsables. L’immense majorité pensait que cette demande d’armistice n’avait pu être satisfaite que par égard à la personnalité de Pétain, mais qu’il n’avait pas mérité une pareille honte !
De Gaulle souvent admiré, toujours craint, de son environnement, sans une once d’affection vis-à-vis de quiconque, les exclus devenaient au mieux des indifférents, mais souvent des ennemis, très rancunier.
Tous les deux sont manichéens, quiconque n’est pas avec eux, est contre eux, donc traître à la France ! Pétain se targuait de la légitimité conférée par le parlement, De Gaulle était sûr d’une légitimité mystique. (ref/ Jacques Soustelle, 28 ans de Gaullisme Ed .Table Ronde 1968). Depuis son enfance il a toujours été très difficile son père Henri confiait : « Si Charles apparait, la tranquillité disparait » et avec prescience : « il ira loin…très loin.. Mon Dieu faites aussi que tout aille bien..»
C’est Churchill que le créa de toute pièce lors de sa mission à Londres des 15 et 16 juin 40, qui aboutit à la célèbre « DECLARATION D’UNION » rédigé par un groupe comprenant De Gaulle, Pleven, Monnet, Churchill et ses conseillers……la France et la Grande Bretagne ne seront plus à l’avenir deux nations, mais une seule UNION franco-britannique etc… » Le gouvernement Reynaud à Bordeaux le 16 juin, ne put faire accepter ce projet, d’où sa démission, et la nomination de Pétain favorable à la demande d’armistice.
De Gaulle s’enfuit de Bordeaux, en s’engoufrant sportivement in-extremis dans l’avion de l’ambassadeur de Grande Bretagne le général Spears le 17 juin au matin à Bordeaux. (à la vive surprise des officiels qui accompagnaient suivant les règles du protocole) .
La suite fut sa déclaration historique du 18 juin à la BBC (voir Mémoires de Churchill ed Plon 1949 tome II)
Avec référence permanente à son passé (comme Pétain), avec application d’un programme mûrement réfléchi à Colombey-les-deux Eglises de 1946 à 1958 (traversée du désert) décolonisation, Europe, rapprochement avec l’Allemagne, participation, etc…Se voyait leader du tiers Monde … Il élabora une nouvelle constitution, inspirée en partie de celle préparée par le Maréchal, encore appliquée de nos jours (la V° République) avec un EXECUTIF prééminent et le pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme : le PRESIDENT-
I M P O R T A N T/ « Pétain le petit-roi de Vichy » à comparer à Charles VII « le petit roi de Bourges »!
L’Allemand tolérait Pétain comme l’Anglais tolérait Charles VII. Mais l’intérêt pour l’occupant résidait dans la personnalité du Maréchal qui eut la confiance de la majorité des Français de 40 à 44 (voir les foules qui l’acclament lors de ses déplacements même en 44) ce qui évita à l’Allemagne une armée d’occupation nombreuse. Les Français étaient accrochés au bâton du Maréchal comme à une bouée de sauvetage, en attendant des jours meilleurs. Le Maréchal paraissait le seul sauveur possible (cf. Service Secret 40/45 de Georges Groussard ed. la Table Ronde 1964)
L’Assemblée Nationale lui accorda sa confiance le 10 juillet 1940 par 569 voix, sur 670 présents sur un effectif total de 907, 80 votèrent contre (57 députés et 23 sénateurs), 20 s’abstinrent,plus le Président de séance Jeanneney( statutairement ne pouvait voter)les 176 absents étant soit sous les drapeaux, soit prisonniers, soit bloqués au Maroc suite à l’affaire du Massilia(27),empêchés,n’ayant pu ou pas voulu rejoindre Vichy,enfin les 61 communistes interdits depuis janvier 40, et 17 décédés depuis les élections.
« Tous les pouvoirs étaient attribués au gouvernement du Maréchal Pétain à l’effet de promulguer une nouvelle constitution, laquelle devait garantir les droits du travail, de la famille, et de la Patrie ». La Constitution serait, avant d’entrer en vigueur, soumise à la ratification de la Nation.
Rappel/Le 9 juillet 614 parlementaires (385 députés et 229 sénateurs) avaient voté le principe de la révision des lois constitutionnelles de 1875, révision demandée par Pétain lui-même, en sa qualité de Président du Conseil. C’était un sacré vote de confiance. 45 de ceux-ci (614-569) ne votèrent pas les pleins pouvoirs le lendemain10 juillet, tout en étant d’accord sur l’abrogation de la constitution de 1875, ce qui ramène le nombre des opposants irréductibles à 35 au lieu de 80 et encore ….si Pétain était venu se présenter au parlement en lieu et place de Laval, on aurait probablement compté aucun opposant !
La représentation nationale confia donc les pleins pouvoirs à un vieillard d’un âge avancé, (84 ans) avec ses faiblesses et ses lacunes, on peut dire qu’il fut pendant 4 ans la Chambre et le Sénat réunis, c’est à dire la représentation nationale à lui tout seul !
Jean Débordes dans son Vichy capitale à l’heure allemande relate que Le Maréchal Pétain n’eut jamais de protection particulière, quiconque aurait voulu attenter à sa vie n’aurait eu aucune peine à le faire. Il se mêlait à la foule lors de ses voyages, lors de ses promenades quotidiennes dans les parcs de Vichy, les passants le croisaient, parfois il échangeait quelques mots avec eux. Durant ses 1502 jours pas l’ombre d’une tentative d’attentat!Ni des résistants communistes, ni de la résistance gaulliste, ni des collabos, ni des allemands, ni des alliés. Donc ni Staline, ni De Gaulle, Ni Churchill, ni Roosevelt ,ne souhaitaient son élimination et en conséquence préféraient voir la France gouvernée par Pétain, tous y trouvaient leur compte. En particulier De Gaulle qui trouva un Pays en état de marche, dont il n’eut qu’à changer les têtes, le personnel restant en place (corps préfectoral, gendarmerie, police, grands corps d’Etat- finances en particulier etc…)
Anecdote= nous connaissons un couple de résistants boulangers à Aigueperse dans le Puy de Dôme arrêtés et déportés-le mari disparu dans les camps-les mêmes forces de gendarmerie ayant procédées à leurs arrestations, présentes pour rendre les honneurs à l’épouse à son retour de Ravenbruck sur un brancard elle se dressa pour demander leur éloignement ! Ces braves pandores n’ont sûrement jamais compris ce qu’il leur arrivait…
Brave « Alice » les rares rescapés de la résistance du secteur. , s’en souviennent.
Ceci prouve que les services de l’Etat étaient préservés et opérationnels, les émoluments des fonctionnaires réglés.
Les Allemands eurent un effectif de l’ordre de 1 000 000 puis 500 000 hommes et femmes, avec un contingent très important d’administratifs et d’employées de bureau,( pour organiser les diverses et massives réquisitions, de policiers (Gestapo) pour lutter contre la résistance et déporter les juifs.
.La résistance française étant peu fournie en hommes et en matériel jusqu’en mi-43, période accentuée du STO qui favorisa le recrutement des maquis…surtout FTP d’obédience communiste.
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LES 1502 JOURS
On peut diviser ces 1502 jours en 4 périodes :
I-Juillet à Décembre 1940- avec Pierre Laval comme vice-président du Conseil- « ce Talleyrand d’Aubervilliers » dont il fut député, parle…parle…négocie…maquignonne, croit jouer le jeu de la France avec le Führer, comme il l’aurait jouer avec Bismarck, etc…ref/ le Royaume d’Otto de Raymond Tournoux ».
Impopulaire depuis 1935 où comme président du conseil il avait promulgué des décrets-lois anti-communistes.
C’est le temps des Maurassiens, avec un suivi partiel du« Mein Kampf »d’Hitler. Programme de la Révolution Nationale:1-œuvre de justice 2-œuvre d’assainissement 3-œuvre de protection de la famille 4-œuvre de réforme de l’enseignement 5-œuvre de reconstruction agricole 6-œuvre des mouvements de jeunesse 7-œuvre de réorganisation du travail (Pétain n’avait pas lu Mein Kampf c’est René Gillouin qui lui fit découvrir)
II -Décembre 1940 à Avril 1942 –le temps des technocrates-la Synarchie- avec Darlan comme vice-président-la meilleure période pour Vichy et le Maréchal. Flandin et Darlan succédant partiellement à Laval du 14/12 40 au 09/02/41, puis l’amiral Darlan du 10/02/41 au 17/04/42
III – au 18 Avril 1942 au 15 Novembre 1943 le temps de la collaboration avec Pierre Laval comme chef du gouvernement-Le Maréchal n’étant plus que chef de l’Etat- Liberté surveillée et pouvoir limité
IV –de décembre 43 au 20 août 44 (courrier du 29/11/43 de Ribbentrop à Pétain), marque « l’agonie de Vichy »
Temps de la nazification avec Laval et les ultras -collabos imposés par Berlin- C’est le règne de l’occupant. La France est sous « protectorat ». Pétain en résidence surveillée, il ne peut sans autorisation, se déplacer hors de Vichy par exemple. Il ne reverra jamais sa résidence de Villeneuve-Loubet, ni les allemands, ni de Gaulle ne lui permirent !
L’autorité du gouvernement s’exerçait réellement jusqu’au 11 novembre 1942 sur 35 départements entièrement libres et 13 départements partiellement occupés, traversés par la ligne de démarcation.(à peu près 40% de la population) C’était la partie la moins peuplée, et la plus pauvre de la France, à prédominance rurale. Mais, aussi sur l’Empire Colonial, et la Flotte presque intacte
A partir de novembre 42 la France fut entièrement occupée par l’Allemagne et l’Italie, ce qui compliqua encore la tâche du gouvernement. Entre la zone ex-libre, la zone allemande d’occupation dite zone occupée, la zone réservée –(la Lorraine)- la zone annexée- (l’Alsace)- la zone interdite-( le Nord et Pas de Calais)- et la zone rattachée au commandement allemand de Bruxelles (autre partie du Nord). A partir de Novembre 42, plus aucune autonomie tolérée, on gère administrativement, en liaison avec l’occupant, essayant de minimiser ses exigences, une certaine forme de résistance passive s’exerce à tous les niveaux (voir le rôle de Laval 42/44, du Corps Préfectoral, des Ministères, et de la plupart des Maires)
La Révolution Nationale ? Révolution sans Révolutionnaire
Vichy 43/44- avalanche des bobards, des potins, des secrets, de la méfiance, du désordre, du découragement, des complots, des conspirations, de l’agitation des ratés de la politique, des traites de toutes les causes(allemandes ,maréchalistes, gaullistes, giraudistes etc…)En un mot la « pagaille » 30 000 fonctionnaires sont logés dans les hôtels et les meublés, ce ne seront jamais des Vichyssois, étaient majoritairement anti-allemands(comme le Maréchal) certains devinrent résistants,d’autres Collabos !Ils repartirent tous comme une nuée de moineaux après le 20 août 44.
Et malgré cette faiblesse évidente, son maintien comme chef de l’état, résulte des divisions allemandes, il y avait les mous et les durs, il y avait l’Armée, Goering, Ribbentrop, Himmler et leurs sbires et au-dessus de la mêlée Hitler soumis à ces influences divergentes, Pétain, Darlan et surtout Laval « naviguèrent » entre ces courants négociant alternativement avec les uns et les autres pour limiter leurs exigences, brouiller les cartes, les diviser….coûte que coûte gagner du temps !
ETAT FRANÇAIS- définition donnée par le Maréchal Pétain au juge Béteille à l’instruction de son procès en 1945. La substitution du mot ETAT FRANÇAIS au mot REPUBLIQUE Française, n’avait qu’un caractère provisoire. Rappelons que c’est après le décès du Maréchal Franchet d’Espérey en 42 que les actes officiels portèrent la formule : « Le Maréchal Chef de l’Etat Français »Etant le dernier Maréchal vivant Pétain dira à présent on ne m’appellera plus le maréchal Pétain, mais le Maréchal ! Cette substitution provient de l’application stricte du texte voté par l’Assemblée Nationale qui le chargeait de promulguer une nouvelle constitution de l’Etat Français. Tant que cette constitution n’était pas promulguée, c’était bien le terme Etat Français qu’il fallait employer Il fit observer que lorsqu’on a voulu remplacer dans les édifices publics, le buste de la République par le sien, Ils’ opposa formellement et publiquement. Conformément au mandat reçu, il a préparé une constitution essentiellement Républicaine ayant à sa tête un Président de la République .Prête depuis longtemps, s’il ne l’a pas promulguée, c’est en raison de l’occupation. On ne donne pas une Constitution nouvelle à un pays occupé.
PETAIN ET LA DEPORTATION DES JUIFS DE FRANCE : UNE TACHE INDELEBILE
Réflexion mainte fois répétée par le Maréchal :
« L ’H I S T O I R E ME J U G E R A »
L’H I S T O I R E SE SOUVIENDRA SURTOUT DE LA TACHE INDELEBILE SUR LA GLOIRE DU MARECHAL PETAIN QUE CONSTITUE LA DEPORTATION DES JUIFS DE FRANCE.
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Le Maréchal était antisémite, comme il était anti- franc-maçon, la chance des francs-maçons est qu’ils ne figuraient dans la liste nazie des groupes à éliminer, donc la police française n’a pas eu à les livrer à l’occupant.
Le Maréchal n’était pas pour l’élimination physique des juifs, il ignora longtemps l’existence des camps de la mort, comme tous les responsables du monde, il l’apprit en 43. MAIS IL NE DONNA JAMAIS L’ORDRE D’EMPECHER LEUR DEPORTATION MASSIVE.
LES LOIS ANTISEMITES ET DE LEUR MISE EN APPLICATION DATENT d’AOUT 1940 elles ne soulevèrent pas de vagues, il est vrai que les Français avaient d’autres préoccupations (les prisonniers, les retours d’exode, les privations etc…)- René Gillouin le 29 août 1941 lors d’un entretien avec le maréchal compara ces lois, à la « REVOCATION DE L’EDIT DE NANTES » qui est restée une tâche indélébile sur la Gloire de Louis XIV
Des 75 721 juifs arrêtés par la police et la gendarmerie françaises, seuls 2567 survécurent. Y ajouter les 15 000 Tsiganes disparus sur les 40 000 recensés en 1939 soit 37,50%!(source : l’Holocauste oublié de Christian Bernadac les chiffres pour les tsiganes sont moins précis, ils n’ont pas eu un Serge Klarsfeld pour effectuer des recherches méticuleuses)
Tous les autres problèmes deviennent secondaires et inhérents à tout conflit, seul celui-ci avec le temps perdure. Ces 73 154 et les 15 000 tsiganes, suppliciés résultant du racisme du régime de l’Etat Français, et de l’état d’esprit français de l’époque, peu de contestations à l’intérieur de l’hexagone, pas davantage à l’extérieur, constituent une plaie impossible à refermer. Le Maréchal ne se para pas de son uniforme (on pourrait dire son « déguisement », de Maréchal de France, c’est une manie des anciens militaires : l’uniforme! dédoublement de leur personnalité ?) pour aller se livrer à l’occupant en signe de solidarité avec les juifs, comme il l’avait envisagé lors du début des exécutions d’otages français en 41.
Les protestations furent rares, peu véhémentes dans tous les cas, même de Londres, où l’on connaissait parfaitement le sort réservé à ces populations (quoiqu’on ait dit après la guerre), surtout depuis décembre 42, et juillet 43(voir en annexe l’émission radio Londres du 8 juillet 43, la seule durant toute la guerre ! pour les tsiganes –r i e n !)…Pour les juifs ce fut la police et la gendarmerie françaises qui furent chargées de la plupart des arrestations individuelles et des rafles massives dans les deux zones
Les écoliers et étudiants sont de nos jours sensibilisés à ce problème, avec de nombreuses commémorations et informations, voyages organisés dans les camps de la mort. Les armistices des fins de conflits -11 novembre 18 et 8 mai 45- sont de moins en moins commémorés, leurs millions de victimes oubliés ! Ne pas oublier que Mussolini inspirateur du national-socialisme, appliqua plus mollement les mesures antisémites en Italie, que l’Etat Français en France. L’Italie s’opposa à leur arrestation dans la zone d’occupation italienne en France jusqu’en juillet 43.
Le Maréchal Pétain, est responsable ,des mesures prises dès sa prise de fonction en 40, sans ordre de l’occupant, créant des lois anti-juives, des camps d’internement, en opposition avec le droit judiciaire français. Ceux-ci furent vidés sur ordre de l’occupant vers les camps de concentration allemands toujours avec la coopération française, des rafles organisées sur tout le territoire jusqu’en 44 par la police et la gendarmerie. (voir procès Papon)
Les jugements de la Haute Cour abordèrent peu le problème juif dans leurs mises en accusation- Pétain et Laval ne furent pas condamnés pour cette raison.
Malgré tout, on peut noter : que Mgr Liénart cardinal de Lille en 45, parlant du Maréchal Pétain :
« Quand un homme a eu à gouverner dans des circonstances aussi tragiques il faut pour le juger équitablement dresser en face des maux qu’il n’a pas pu éviter à la France, la liste de ceux plus graves qu’il a réussi à lui épargner. »
Que le Prince Xavier de Bourbon Parme (frère de la dernière impératrice d’Autriche ZITA) déporté politique- au procès du Maréchal en 45 :
« Le Maréchal a sauvé probablement un nombre incalculable de vies françaises. Sans lui nous n’aurions pas été 200 000 mais peut-être 2 millions de déportés »
Mais n’ayons garde d’oublier la composition du : Conseil Supérieur de la Guerre en 1938 :
Maréchaux / PETAIN et FRANCHET D’ESPEREY
Généraux /Gamelin, Georges, Billotte, Pretélat, Herring, Dosse, Noguès, Colson, Condé, Besson, Blanchart, Huntziger, Requin, Durer
A part Gamelin, aucun ne fut mis en cause pour leur responsabilité quant , à l’impréparation de l’armée qui aboutit au désastre de 1940 eu au procès de Riom de 41
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EPILOGUE
Chercheur isolé « touche à tout »j’ai conscience d’avoir commis bien des erreurs ce qui invite à faire preuve d’indulgence, et à m’aider à les rectifier, en faisons parvenir des informations prouvées (mentionner les sources) pour des mises à jour internet annuelles
Je le répète : ce travail doit vivre intensément en permanence, et se parfaire sans cesse.
Cette étude sera critiquée méchamment. Il y a ceux qui se croient bien informés, nous prétendons être souvent mieux informés nos recherches permanentes depuis + 15 ans le prouvent
Des dizaines de milliers de pages compulsées en sont la preuve aucun des contradicteurs n’a consacré autant de temps à disséquer minutieusement tous ces petits faits de ces 1502 jours du Maréchal.
Ces chercheurs à la petite semaine expriment la plupart du temps des opinions stéréotypées, artificielles, dans l’air du temps, sans faire « le tri entre le bon grain et l’ivraie ! » A tout hasard, à tort et à travers, on balance du « Vichy , du collabo, du nazi », ça ne fait pas de mal, ça comble un creux !-
Commentaires de fin d’ouvrage
1502 jours de l’ETAT FRANÇAIS
-10 juillet 1940 -20 Août 1944-
Ne pas oublier que :
La France durant cette période, fut le seul territoire européen envahi qui ait pu conserver son gouvernement, ses administrations, sa police, ce qui lui évita la barbarie et des souffrances accrues d’une administration germanique sous l’autorité directe de Gauleiters nazis.
16000 mesures, lois ou décrets dans tous les domaines furent promulgués durant ces 1502 jours, certains perdurent de nos jours (ce qui reste de ces Quatre ans à rayer de notre Histoire (édition Self, 1949) de « l’illustre »procureur général Mornet avec sa barbiche, qui lors de son réquisitoire au procès du Maréchal Pétain, demanda la peine de mort, il l’avait requise aussi lors du procès truqué de Mata Hari en 1917,et pour nombre de rebelles , déserteurs et traites ou supposés tels en 14/18 et que nous réhabilitons de nos jours).
Exemples : créations de l’ordre des médecins, des architectes, des experts- comptables, organisation de la Région avec ses Préfets, des comités d’entreprises, de l’inspection du travail, du ticket restaurant, du concours du meilleur ouvrier de France, de la médecine scolaire, de la carte identité avec matricule, celle commençant par 99 indique né à l’étranger, ce code existe encore sur les cartes vitales de la sécu, créations de stations de sport d’hiver telles Courchevel, Serre Chevalier, Val d’Isère…vaccinations obligatoires des enfants à l’école, fondation de l’ESSA (école supérieure de ski et d’alpinisme)etc…(cf annexe sur ce sujet tirée de L’héritage de Vichy de Cécile Desprairies editions Armand Colin 2012)
Régime autoritaire, sous contrôle étroit de l’occupant, qui mit au point une administration de type colonial, avec à sa tête un Chef relativement débonnaire,essayant de mettre en application « La Révolution Nationale » Ce fut un régime de « réformes permanentes », que de Lois et Décrets dans tous les domaines ! Certaines mesures subsistent de nos jours : organisation des syndicats paysans des ordres professionnels tels : celui des médecins, des avocats , des architectes etc…, fêtes des mères et du travail, la retraite par répartition (lois Belin) le rôle accru des technocrates (la synarchie à comparer aux énarques), la glorification du savoir, etc…(cf Pétain de Marc Ferro Fayard 1987).
Les règles de la Révolution Nationale- dictature non totalitaire –furent couchées sur papier en huit jours début juillet 1940 à Vichy, par l’équipe Alibert- Gillouin- du Moulin de Labarthète et quelques autres majoritairement antisémites, et aboutirent aux actes constitutionnels des 10 et 11 juillet et suite.
Ils s’inspirèrent directement du livret de Salazar édité en 1937 sous le titre : Comment on relève un Etat chez Flammarion, bien connu du Maréchal, Flammarion était aussi son éditeur. S’appuyant sur : le catholicisme- le corporatisme- l’autoritarisme. Les 4 premiers chapitres se retrouvent intégralement dans les actes n° 1, 2, 3, 4 des 10/11/12 juillet (court, précis ,tout le programme de l’Etat y est condensé,tout à fait dans le style d’écriture du Maréchal, surnommé « Précis le Sec ») Avec ses abrogations d’articles essentiels de la constitution de 1875-La Révolution Nationale- Principes d’un Ordre Nouveau- le Nouvel Etat- l’Economie Corporative.
Son CHEF ? Le Maréchal PETAIN, l’un des personnages des plus vénérés puis des plus décriés de notre histoire contemporaine.
La FRANCE a été le SEUL PAYS occupé à n’avoir ni GAULEITER, ni un QUISLING, mais un GOUVERNEMENT LEGAL, INVESTI D’UN LARGE ASSENTIMENT POPULAIRE
PETAIN ? Personnage encensé avec excès, c’est une véritable icône pour les millions d’anciens combattants de 14/18 et leurs familles, qui a abouti à un comportement égoïste et vaniteux .Apprécie produire de l’effet par son physique avantageux, et le port de l’uniforme avec comme marque distinctive : la médaille militaire.
De Gaulle aura aussi sa marque distinctive sur son uniforme: la croix de Lorraine
On le compare au maréchal Thomas Bugeaud, ces deux maréchaux étaient confiants en la vigueur du sol natal, ce sont des maréchaux de la Terre. Bugeaud après Waterloo dira : La France reste. Pétain après le 24 juin date de l’armistice : La France continue.
Ce régime et son chef, sont issus de la plus totale et la plus cruelle défaite de notre Histoire.
1940/1944 : « Période d’une fascinante complexité » dira Henri Amouroux – nous dirons d’une fascinante incompétence des dirigeants du Monde !
– Le Président Roosevelt- diminué par la maladie
– l’inexpérimenté Truman
– l’imprévisible Churchill
– l’inexistant empereur du Japon
– l’incompétent chinois Chang-Kaï-Chek
– un Pape totalement obnubilé par le danger communiste-
– De Gaulle, comme l’a écrit François George dans Histoire Personnelle de la France (paragraphe VI « De Gaulle le militaire artiste » page 118, ed. Balland 1983), « le « self made man » né de rien sinon de son audace « , plus préoccupé de faire la guerre au Maréchal qu’aux Allemands.
– Pétain très âgé et de plus en plus diminué soutenu en permanence par la majorité des Français
– Hitler imprévisible et psychopathe, le premier leader politique de Monde qui comprit et utilisa tous les instruments modernes de la communication, téléphone, presse, radio, cinéma, l’avion, considéré comme un « messie » par la majorité des Allemands. La victoire sur la France, ennemi héréditaire, a été très bien perçue la popularité d’Hitler était à son zénith en 40/41– Le peuple allemand pensait dominer le Monde »Deutschland über alles » (cf. lettre d’Albert Beugras à son fils Paul- Augsbourg juin 45-dans Les enfants de l’épuration de Pierre Rigoulot)
– finalement seul Staline tirera « ses marrons du feu » tant à Téhéran, qu’à Yalta, qu’à Potsdam, d’où la Guerre Froide jusque dans les années 90 (chute du mur de Berlin).
C’est pourtant une période d’un fascinant intérêt. Les livres d’histoire du futur la présenteront en bloc sans en étudier les évolutions, mais : 40 n’est pas 41-41 pas 42-43 pas 42-44 pas 43 etc…Pétain, Laval, Churchill, De Gaulle, Roosevelt, Staline, Hitler, ont évolué de 1940 à 1944 !
Mes recherches relatent les événements importants touchant directement ou indirectement la France, son gouvernement et son Chef au jour le jour, avec comme trame de fond l’emploi du temps au quotidien du Maréchal, ses principaux visiteurs, l’objet des entretiens, les confidences et réflexions du Maréchal Pétain, les événements du jour français ou importants pour la France peu de références aux conflits en Europe, en Orient ou Extrême-Orient) C’est l’agenda du chef de l’Etat
Bien qu’il ne faille pas sous-estimer le rôle de la France dans les conflits -Vichy était une zone de contacts entre les belligérants tout comme Lisbonne ou Madrid-le corps diplomatique était important
– exemple : l’accord Franco/Pétain de 40/41 évita la main mise de l’Axe en AFN, et le contrôle de la Méditerranée par la prise du détroit de Gibraltar- l’accord secret Pétain/Churchill d’octobre/novembre 1940, bien plus important que la poignée de mains de Montoire- les contacts très suivis avec Roosevelt –la permanence de relations confiantes avec la Suisse, le Vatican,le Portugal, la Suède, des opposants militaires allemands(contacts avec les services de l’abwrehr amiral Canaris, auraient pu hâter la fin du conflit) –la neutralisation de l’Indochine jusqu’au printemps 45 sous l’autorité de l’amiral Decoux alors que le Japon ne s’embarrassait jamais de tels accords dans les autre zones envahies.
Du 10 juillet 1940 au 20 Août 1944 (les 1502 jours)
Le Maréchal Pétain détint le pouvoir du 16 juin 1940 au 20 août 1944 :
Du 16/06/40 au 10/07/40 comme Président du conseil sous la III° république. Avec Lebrun Président de la République et les assemblées
A compter du 10/07/40 comme chef Etat Français sans les assemblées mises en sommeil
En prenant le quotidien du Maréchal Pétain, et des événements journaliers, nous banalisons notre regard sur ces 1502 jours. Cette étude est destinée à des lecteurs ordinaires et curieux, un peu comme un almanach, facile à feuilleter. A la manière de Pierre Limagne, dans ses Ephémérides de quatre années tragiques (ed. la Bonne Presse, 1946). Ceci permet à notre avis, une approche plus sereine des événements qui émaillèrent cette « parenthèse de l’histoire » comme l’a dit le général de Gaulle en 45. Elle aide à comprendre l’Etat Français et son Chef, sans prendre position, en éliminant les prises de position partisanes et aveugles. Elles perdurent de nos jours, toujours le fait de personnalités qui n’ont que des connaissances artificielles, partielles, de cette tranche de l’Histoire de France, de l’Europe, et du Monde. On dit, on écrit, n’importe quoi, c’est très préjudiciable pour les auditeurs ou lecteurs contemporains qui se forgent leur opinion sur ces bases erronées. -Faire attention à l’utilisation à tout propos des termes tels que: « nazis » pour l’ensemble de l’armée allemande (tout porteur d’uniforme n’était pas un nazi) et du peuple allemand, pire encore, collabos pour les partisans du Maréchal Pétain, jamais un mot sur les Tziganes, « ces manouches » que personne ne défendit- pas un seul juste, pour cette population ! –
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C’est une manière inédite d’aborder l’étude de cette période, nous ne détenons pas « d’inédits » tous les faits rapportés figurent dans les ouvrages cités dans la bibliographie, ils sont rassemblés dans un ordre chronologique. Ceci permet de découvrir le mode de fonctionnement de l’ETAT et du MARECHAL au jour le jour, problème après problème.
Tous ces lieux communs, tissant une toile serrée de tout ce qui aboutit dans ce microcosme qu’était l’hôtel du parc de Vichy. Certains jours ça se bouscule, ça se télescope, les événements sont d’une densité incroyable, et d’une intensité irrespirable, nous avons recherché cette ambiance, en utilisant cette méthode événementielle (des journées d’octobre 40, décembre 40, mai 41, octobre 41, décembre 41, avril 42, novembre 42, novembre/décembre 43, août 44 en sont l’illustration)
On apprécie mieux la densité et la gravité des décisions prises ou non prises, dans le bureau du Maréchal à l’Hôtel du Parc de Vichy. Souvent elles changèrent totalement le cours des événements… donc de notre histoire et peut-être de l’histoire de l’Europe et du Monde- exemples : Si le maréchal était parti à Alger en novembre 42 ?? ou pendant le premier semestre 43 avant l’arrivée de de Gaulle à Alger ? S’il avait réussi son coup du 13 novembre 43 ? Ou rejoint les Américains à Blois ou Paris en août 44 ?? Jusqu’au dernier moment le maréchal pouvait rester maître du « jeu ». De Gaulle, le sachant bien, réclama véhémentement l’arrivée de la 2ème DB de Leclerc.
De Gaulle confiera au colonel Rémy en 1947 « Je ne comprendrai jamais pourquoi le Maréchal n’est pas parti pour Alger en novembre 42. Les Français d’Algérie l’eussent acclamé (le général aura toujours une aversion vis à vis des « Pieds Noirs » favorables à Pétain qu’il ne protègera pas, ni ne ménagera lors du règlement du problème algérien de 58 à 62) les Américains l’auraient embrassé, les Anglais auraient suivi, nous n’aurions pas pesé bien lourd dans la balance ! Le maréchal serait rentré à Paris sur son cheval blanc. »
Enfin nous n’avons eu garde de rappeler chaque jour l’âge « du capitaine » : le 10 juillet 1940 84 ANS ET 77 jours, le 20 Août 1944 88 ans et 119 jours Nous pensons que la France a battu un record : celui DU PLUS VIEUX DIRIGEANT DU MONDE ,(ou tout au moins l’un des plus vieux. à rapprocher du Maréchal Hindenburg Président du Reich de 1925 à 1934, après avoir nommé Hitler chancelier en 1933, était entré en fonction à 78 ans,et est décédé en 1934 à 87 ans) Comme il fut de 1945 à 1951 le plus vieux prisonnier du monde de 89 à 95 ans ( ref -n°196 Journal de la France).Hitler, comme l’ensemble du peuple allemand marquait une certaine déférence à l’égard de ces vieux militaires couverts de gloire et en particulier vis à vis du Maréchal Pétain. Hitler était resté imprégné des épreuves qu’il avait endurées sur le front français en 14/18, caporal il avait été blessé au bras …
Pour comprendre ces 1502 jours de l ’ETAT FRANÇAIS ne jamais perdre de vue l’âge de son CHEF 84 à 88 ans de 1940 à 1944, l’espérance de vie pour l’homme était de moins de 70 ans à cette époque !
Cette présentation chronologique de faits, parfois modestes, peu connus, contrôlés près de différentes sources « Ces petits faits vrais, qui forment un jour la moelle de l’Histoire » (Roland Dorgelès). Pas si anodins qu’il y parait étant donné l’intensité de tous les événements quotidiens de cette période. Il est à remarquer, que pratiquement toute personnalité reçue est incluse dans l’étude d’un problème particulier qui préoccupe le Mal dont la solution plus ou moins heureuse apparaît quelque temps après
Fustel de Coulanges ne disait-il pas que « L’HISTOIRE ne consiste pas à raconter avec agrément ou à discuter avec profondeur. Elle consiste comme toute science, à constater les faits, les analyser, les rapprocher, à en marquer les liens » « La première loi qui s’impose à l’historien est de ne rien oser dire de faux, la seconde oser dire tout ce qui est vrai » (Henri Irénée Marrou, De la connaissance historique Paris Seuil 1954 p.11).Enfin être fidèle, JB Duroselle écrit:« L’historien qui exprime des opinions personnelles avec force, voire avec violence, ne peut appeler cela de l’histoire ! » voir préface mémoires de Joseph Barthélémy) Enfin je citerai André Brissaud « L’historien doit essayer de comprendre les gens. Il ne doit jamais condamner ou absoudre ;il doit seulement comprendre »enfin,Robert Aron dans sa préface « de la Dernière Année à Vichy d’André Brissaud » : « Toute vérité est bonne à dire pour l’historien, même et surtout celle qui dérange des préjugés,heurte les idées reçues ou des intérêts partisans »
Cet almanach essaie de ne rapporter que des faits précis et prouvés, ce qui n’est pas le cas de nombreux ouvrages, parus, qui ne peuvent être corrigés ! Il est vrai qu’il fallut plusieurs années pour réunir tous les faits rapportés dans cette étude, les contrôler parfois dans le plus infime détail et tout en étant conscient qu’elle comporte de nombreuses inexactitudes. Par sa diffusion sur Internet, nous la voulons vivante, non figée, permettant de la corriger, de la compléter en permanence par des informations apportées par des lecteurs, après contrôle, nous éditerons périodiquement des corrections. Dans tous les livres d’histoire même les plus sérieux, nous constatons des erreurs, impossibles à corriger car édités : c’est gênant, ceci amène un doute sur le sérieux des recherches, et sur la crédibilité de l’auteur et de son ouvrage !
Exemple: vichyssois et vichystes l’un a un sens géographique l’autre un sens historique
« Vichyssois » voulant dire habitant de Vichy ou relatif à la ville de Vichy, « Vichyste » relatif au gouvernement de Vichy durant la seconde guerre mondiale) Des auteurs considérés comme des références ont et font souvent cette erreur, ceci provoque une gêne réelle près de lecteurs avertis. Confusion permanente entre Vichystes et collaborationnistes, ce terme désignant la collaboration économique sous forme d’aide apportée à l’Allemagne (voir Petit Larousse). Utilisation abusive du terme « NAZIS » en parlant des allemands en général et surtout de la Wehrmacht, exemple presque tous les historiens écrivent, en parlant du départ du Mal de Vichy le 20/08/44, d’enlèvement par les nazis, enlèvement =oui= mais par l’armée allemande sur ordre d’HITLER, qui lui, est nazi (fondateur de la doctrine du national-socialisme en 1923, «un Peuple, un Empire, un Chef »). Signalez les erreurs, les lacunes, pour ainsi les corriger. Ce type de mémoire chronologique inédit peut-être utile aux étudiants, professeurs, universitaires, historiens, et plus simplement aux curieux, passionnés de cette période, en France et à l’Etranger. Lorsqu’une journée apparaît sans note, c’est simplement que nous n’avons rien trouvé d’intéressant, mais toujours se rapporter à la journée type du Mal, presqu’immuable dans son déroulement.
JOURNEE TYPE du Maréchal à l’hôtel du Parc à Vichy.
– Lever vers 07H00
N’a pas de majordome, il choisit ses vêtements, les enfile sans aide, les range, l’uniforme de Maréchal dans une malle militaire avec le bâton de maréchal, porte toujours une cravate noire à un déjeuner diplomatique il précise : « je porte le deuil de la France ma cravate est toujours noire »Une seule aide de son valet de chambre, le nœud des lacets de chaussures ! Les personnes âgées savent ce que ce geste présente de difficulté !
Dispose d’un lit type militaire, qu’il aura jusqu’à sa mort dans ses différents lieux de détention
Qu’il fait en se levant, comme il l’a fait durant toute sa longue carrière militaire. Plus tard interné il se pliera docilement à la mise en ordre de sa chambre/cellule. Sa toilette est méticuleuse, se rase au « coupe choux », il est toujours impeccable, voir élégant, tout en ayant une garde robe réduite. D’une vigueur physique extraordinairement conservée, il n’a aucune infirmité, garde la démarche souple, lit facilement sans lunettes, d’un port distingué, d’un magnétisme incontestable et intimidant, accentué par son regard du bleu « illustre des Orléans »dira Gérard Miller. Influençable en privé, mais contrarié lorsqu’en conseil on ne se rallie pas à sa thèse.
Il déteste la contradiction, même si l’interpellé y met les formes les plus déférentes. C’est la conséquence de la discipline militaire, dans l’armée un chef n’a jamais de contradicteur, un ordre s’exécute sans discussion ni murmure, où même qu’une question puisse avoir plusieurs solutions dont il vaudrait mieux débattre largement.(JR Tournoux Pétain/de Gaulle –Plon 1964).
09H00-étude avec son directeur de cabinet longtemps le général Laure, des demandes d’audiences 10 à 12 en moyenne,il en retenait 7 à 8.Les « recalés », des raseurs pour la plupart, étaient souvent invités à sa table au déjeuner,dont le plan de table était souvent dessiné et rédigé de la main Mal avec la place de chacun des convives( souvenir personnel de l’auteur de cette étude : il a parcouru 46 pages volantes d’un petit carnet( d’environ 15X10cm), aide-mémoire du Maréchal Pétain sur période Janvier à avril 42, adjugé fort cher aux enchères à Paris 13è le 07/11/2008- lot 381-salle des ventes Galileo (1500 euros + frais !), et encore l’ayant eu en mains toutes ces annotations n’étaient pas des manuscrits de sa main,il y avait probablement , du Ménétrel et du Gal Laure .Si l’acquéreur tombe sur ce texte, nous apprécierions qu’il prenne contact
09H30-séquence signatures Du Moulin de Labarthète environ 30 minutes –Lois, décrets, mouvements préfectoraux, diplomatiques etc…divers réglementations telles organisation de l’affrètement des wagons citernes, organisation trafic fluvial, dissolution de la chambre syndicale de la motoculture etc…Il attachait une importance particulière aux textes agricoles, aux grâces .Pour les politiques, il n’acceptait jamais une condamnation à mort.
10H00-Décrets d’ordre militaire longtemps présentés par le Gal Laure,lecture des notes d’état-major, commentaires,cartes à l’appui des opérations en cours,sur tous les théâtres d’opérations du monde,vif intérêt du Maréchal
10H30-12H00-conseil restreint avec -Romier-Moysset-Weygand-Baudouin-Laval (pas toujours), Darlan, et les ministres ou responsables tels le Gal Huntziger, concernés par le ou les problèmes importants du jour. Dès juillet 40, jusqu’au printemps 42-départ de Darlan-, 2 à 3 fois par semaine un conseil des ministres avait lieu dans le grand salon du rez-de-chaussée de l’hôtel Sévigné, avec ordre du jour précis le maréchal a horreur des improvisations , dont Laval était coutumier.
– Reçoit également des ministres et des hauts fonctionnaires-
– Vers 12H00-quitte son bureau pour une promenade dans les parcs avec le Dr Ménétrel, le cdt Bonhomme,le Gal Laure suivi de 4 policiers en civil,suivant les jours, salue les passants, s’intéresse aux arbres et aux enfants, serre les mains de connaissances qui se postent sur son passage. Mais parle peu ou pas.
– 12h45-déjeuner- Il n’admet pas prendre un repas avec moins de 10 couverts
– « Je reçois de l’argent pour cela, dit-il, je n’ai pas le droit de le détourner de cet usage » Il y a la plupart du temps 12 à 15 convives .Il se fait communiquer préalablement le menu par le chef Rabette, la liste des convives, debout face à son couvert, il attribue les places, parfois dessine le plan de table. (maniaqueries de vieux !)
– La maréchale superstitieuse refuse que l’on se retrouve 13 à table. Ménétrel , Bonhomme,du Moulin de Labarthète , les généraux Laure, Campet, Jardel , Alibert . S’y ajoute par roulement un membre des deux cabinets civil et militaire. En dehors donc « de la maison »,5 à 6 invités ,certains reviennent souvent tels :les généraux Serrigny,Héring,Zeller,Duffieux,Mrs Perrin,Alban de Canisy, Jean Chatain,Jules Verger,Lamirand,le colonel Pétavy,mais jamais LAVAL,rarement DARLAN ;
– A la fin du repas -café- jamais de liqueurs-les fumeurs se rassemblent plus loin, le maréchal est incommodé par la fumée (Laval impoli, ne peut s’empêcher de fumer dans le bureau du Mal, ceci compte beaucoup dans le jugement de celui-ci à son encontre)
– A l’issue du déjeuner le Maréchal est souvent gai, se livre à des plaisanteries de corps de garde…
-10-
– Peut accepter des remarques, des suggestions, des mises en garde
– Vers 14H30-se retire -pour une courte sieste
– Vers 15H15- part en voiture pour une promenade de 45 minutes environ, aux environs de Vichy (apprécie la montée vers Busset via Saint-Yorre, où un banc a été installé face aux monts de la Madeleine (magnifique panorama vers Thiers et au delà))
– 16H00-les audiences –d’un quart d’heure en général- une demi-heure au plus.
– Il en sort fatigué, un peu étourdi, ne devinant pas toujours les arrière-pensées de ses visiteurs. Du Moulin de Labarthère de juillet 40 à avril 42 cite le chiffre de
– 3500 audiences !Parmi les visiteurs pas que des noms illustres,cependant on note la visite de Pierre de Gaulle, frère du Général,peu après la condamnation à mort de celui-ci. Tous les deux jeudis il y a « LES JEUDIS DU MARECHAL »-voir annexe sur ce sujet
– vers 19H00-du Moulin et le gal Laure puis ( Jardel et Campet -briefing sur les événements de la journée
– signatures du soir.
– 19H30- souvent une demi-heure de distraction avec les deux filles de Ménétrel, et les deux fils de Séguin, il partageait leurs jeux….moment de détente et de joie simple.
– 20H00-diner10 couverts minimum avec des amis de passage, des hôtes de marque tels:Weygand, Estéva, Noguès, Boisson, des familiers tels :gal Brécard, Romier, du Moulin,l’éternel Ménétrel, tous avec leurs femmes. .Infusions après dîner, vers 22H00 le Mal, son épouse suivis du Dr Ménétrel remontaient en leurs appartements
CONSTAT IMPORTANT/ le Maréchal durant ses 1502 jours, voit toujours les mêmes têtes, il reçoit beaucoup, mais au quotidien, suivant les périodes toujours les mêmes personnes( par mesures dictées par l’occupant, il ait amené à modifier périodiquement les membres de son cabinet, les ministres ), il inclut rapidement les nouveaux comme Girard et Tracou 43/44 dans son cabinet, Benoist-Mechin, Lehideux , Pucheu 40/42 et d’autres ministres, mais Romier 40/44, Moysset 40/44, Mènètrel 40/45, les amiraux Fernet 40/44 et Alphan 40/44, son ami le Gal de Serrigny 40/44, le nonce Valery-Valerio 40/44, Stucki ambassadeur Suisse 40/44, Leahy en 40/42, Gillouin 40/42, Barthèlèmy 41/43, Du Moulin 40/42, pasteur Boegner 40/44 ,gal Weygand 40/42, Darlan 40/42 , Laval 40/44 et quelques autres , constituent à titres divers ses véritables informateurs soit moins de 50 personnes ont vraiment pu exercer une influence plus ou moins fugitive, plus ou moins importantes sur ses décisions
En fait toutes ses prises de positions importantes furent dictées par l’occupant son esprit d’indécision et peut-être l’âge l’empêchèrent toujours de prendre les mesures indispensables pour sauver son régime et sa réputation devant l’Histoire : novembre 42 nécessité départ à Alger, Août 44 nécessité se rendre à Paris ou Blois, en 41/42 opposition aux exécutions d’otages, en 4I/42 marche arrière et opposition violente aux mesures anti-juives……D’atermoiement en
atermoiement, avec l’accord tacite de la majorité de la population subissant
l’occupation, on connaît la conclusion…… La même population soutiendra avec autant de ferveur le général de Gaulle à sa prise de pouvoir.
Avec des motivations différentes :
Du 18 juin 40 à sa mort Philippe Pétain a été obsédé par Charles Gaulle
Depuis le 18 juin 1940 jusqu’à sa mort, Charles de Gaulle a été obsédé par Philippe Pétain
( voir paragraphe Philippe Pétain du livre de Jacques Isorni, Cas de conscience de l’Avocat)
– Le Maréchal ne prend jamais de repas en tête à tête avec son épouse (vieille habitude militaire) sauf le petit déjeuner vers 08H00 servi par son valet de chambre Martial qui apporte les journaux locaux.
– Contrairement à Laval, le Maréchal n’a pas et n’a jamais mené de vie de famille, d’ailleurs il avait 63 ans lors de son union civile en 1919. Nous ne trouvons nulle part trace de progéniture, ses liaisons féminines ont été nombreuses, les moyens de contraception modernes inexistants à l’époque, pas de trace de grossesse… Pétain était-il impuissant ? Si oui, quelle répercussion sur son mental ?
– Hitler n’a pas eu d’enfant connu. Même question sur son impuissance possible et ses répercussions éventuelles sur son comportement…
– La France et l’Allemagne étaient –elles dirigées par des impuissants ?
–
.Chaque dimanche à 10H00 cérémonie des couleurs, face à l’entrée de l’hôtel du parc, à noter qu’après le11 novembre 42, ce fut le seul drapeau national flottant sur un bâtiment public en France
– On constate qu’il mène une vie saine, alternant les contraintes et les détentes dans une même journée, même les plus difficiles abordant des problèmes de grande importance et des futilités ! Même en pleine bataille de Verdun,
– Il s’aménageait des plages de détentes, en particulier avec quelques relations féminines…Ceci explique son équilibre, et peut-être sa longévité .En fait, il prenait quelques heures de vacances tous les jours.
– La journée finie il chasse ses soucis et semble s’en débarrasser. C’est par cette hygiène mentale qu’il a toujours conservé la maîtrise de soi. Il affranchit son cerveau des pensées qui le fatiguent, sans résultat à espérer.
– Méthodes travail du Maréchal- Il appliquait le système d’ETAT-MAJOR qu’il a connu toute sa vie professionnelle de militaire. -un homme de confiance
pour les domaines principaux de l’activité gouvernementale (d’après Weygand)
Ce système permet de produire une quantité importante de travaux »d’écriture »
Mémoires- discours -courriers- articles de presse- au nom du CHEF .Ses adjoints directs sont sa mémoire, et son imagination .Il se lasse vite de ses collaborateurs, de ses proches, de ses confidents et conseillers,il les ressent au bout d’un certain temps comme nuisibles ou inutiles-il s’en sépare sans les retenir ni les défendre. A part quelques subalternes tels : le Dr Ménétrel, son ordonnance le cdt, puis Lt Colonel Bonhomme(qu’il dit être,en plaisantant : sa gouvernante), et l’amiral Fernet (l’un des seuls proches qui ne fut pas poursuivi en 44) peu ont duré de 40 à 44.Je n’immole personne , disait-il, mais personne ne m’est indispensable,les meilleurs me reviendront améliorés par l’absence. Pour comprendre Pétain, Peyrouton qui le connaît bien dit « Qu’il faut connaître le paysan français, sa force fondamentale, son sens du concret, son instinct de conservation. Le paysan et Pétain sont minutieux, précis, secrets, attentifs au détail, temporisateurs, on tâte soigneusement le terrain avant de s’y hasarder… »C’est aussi l’esprit militaire de l’armée de terre de l’époque (Marine et Aviation sont différents) habitué aux mutations fréquentes son CV en atteste, d’où pas d’esprit d’équipe qui exige confiance et continuité .Par ailleurs il est sensible « aux forts en gueule » type :
Laval, Alibert ,du Moulin de Labarthète, Weygand, voir Abetz qu’il craignait comme représentant du colérique HITLER ,de Ribbentrop et Saukel..
Important / ne pas oublier que depuis Boulanger, la IIIème République était hantée par la terreur d’un coup d’Etat .Elle évoquait avec épouvante le spectre de Bonaparte au I8 brumaire et il était devenu un dogme de tenir les militaires à l’écart de la vie politique du pays .L es domestiques votaient mais Joffre ,Foch, Pétain, Weygand,, de Gaulle et tous les militaires de carrière qui ont donné à la République le deuxième Empire Colonial du Monde et la victoire de 1918, EUX ,n’avaient pas le DROIT de VOTE .On craignait la caporalisation du pays !On peut se demander :
si Pétain et De Gaulle avaient été des citoyens normaux, auraient-ils eu un autre comportement ?( ref livre de Raymond Cahisa de 1943 »Joffre,Foch,Galliéni »)
Nb/ le droit de vote ne fut accordé aux militaires de carrière comme pour les
Femmes qu’en 1945
Les 1502 Jours de l’ETAT FRANÇAIS-
Ses Responsables, leurs tragiques destins
On peut estimer la responsabilité du maréchal Pétain sur ces 1502 jours à 50%
Celle de Darlan de l’ordre de 20%
Celle de Laval de 30%
Maréchal Pétain Chef de l’Etat sur les 1502 jours- condamné à mort et gracié
Pierre Laval chef du gouvernement du 1000 jours
du 10/07/40 au 13/12/40 =156
Puis du 17/04/42 au 17/08/44 =844
(Seul chef de gouvernement français après Louis XVI, et Robespierre à être condamné à mort et exécutés dans des conditions ignobles)
Amiral Darlan, assassiné fin décembre 42, chef du gouvernement durant 502 jours du 14/12/40 au 16/04/42
Le Maréchal fut bien là sur ces 1502 jours, il pouvait prendre des mesures efficaces, même après le 18 avril 42, ou décembre 43 .Il ne prit que des « mesurettes » sans opposition déterminée aux mesures prises par l’occupant .On constate que Laval résista âprement, au jour le jour, comme un « auvergnat », pas Pétain, englué par les PG, les réfugiés de l’Est, ses illusoires réformes, la Constitution, sa Succession!IL ne domina jamais réellement les problèmes prioritaires, évitant de se mettre en première ligne.
On peut considérer que 50% des responsabilités gouvernementales de l’Etat Français sont à mettre à l’actif du Maréchal, il ne faut pas s’y tromper, malgré son côté débonnaire, il était autoritaire, tacticien dissimulateur, les responsables nazis le définissaient comme un vieux renard….Ses pouvoirs lui permettaient d’exercer son droit de VETO, ce qu’il aurait pu utiliser durant la 2ème période Laval d’avril 42 à août 44.(à rapprocher de la situation de Louis XVI en 1791/92,qu’on appelait « Monsieur Veto ») En politique intérieure partisan une politique d’autorité.
30% à Pierre Laval, républicain (d’où une mésentente latente avec le maréchal), curieux auvergnat, esprit indépendant, d’une intelligence et d’un instinct politiques indéniables, un caractère souple, gros travailleur désorganisé.
Fut un résistant opiniâtre et désordonné à la mainmise allemande sur la France, et même à certaines décisions du Maréchal. On trouve trace de ses multiples interventions visant à la protection des individus,et des biens français dans tous les domaines(STO, Francs-maçons, juifs, alsaciens-lorrains, réquisitions industrielles et agricoles, libération de 25000 internés de l’époque Darlan en Mai 42 dont 14000 en zone libre, le sort des 100 000 nord-africains en France, problème de la Milice nord Africaine qu’il fit avorter, exemption du STO et du recrutement dans le cadre de l’organisation TODT –sort des Prisonniers de Guerre nord-africains évadés(étaient défendus par un certain général Maurice Guillaume nommé par Laval pour cette mission -ex-collaborateur de Lyautey au Maroc),facilita de novembre 42 à juillet 43 le passage de 15000 jeunes en Espagne qui s’engageront dans l’armée en AFN au lieu d’être requis pour le STO. L’ambassadeur à Madrid Piètri facilita ces passages, le ministre des affaires étrangères était Laval.
Il prit quotidiennement toutes les décisions importantes pour les Français pendant les 1000 jours de son pouvoir, il les pensait bonnes, et les justifiait près de son entourage et ses visiteurs. Il commit des imprudences verbales qu’il paya de sa vie. Il se savait détesté mais pensait qu’on lui rendrait raison.
Se prenait pour Talleyrand, espérant de sa position de vaincu, tirer une éclatante supériorité. Il était persuadé que le vote du 10 juillet dont il fut la cheville ouvrière, lui avait apporté une investiture à la mode III° république, et qu’en conséquence le texte voté : « L’assemblée nationale donne tous pouvoirs au gouvernement de la République sous la signature et l’autorité du Maréchal…» Le gouvernement de la République : c’était LUI !
Il méprisait le Maréchal, tout en s’en méfiant, surtout après le 13 décembre 1940.
C’est dans cet esprit qu’il obtint du Maréchal que la suppléance et la succession lui fussent accordées, persuadé dès le début que la santé du Mal ne résisterait pas à l’effort qu’exige la conduite des affaires. D’où une incompréhension progressive entre les deux hommes.
Le Maréchal détestait Laval, ne le couvrit jamais, même lors du procès Laval qui était après tout son adjoint, il ne leva pas « le petit doigt »pour venir à son secours. Ne serait-ce qu’en témoignant près du président du tribunal ou de de Gaulle par l’intermédiaire de ses avocats.
Il parviendra à ses fins à partir du 18 avril 42, gouverner pratiquement sans partage…
Il dira prophétiquement, début 44 à Jean Tracou directeur de cabinet du Maréchal (voir les pages 117 à 121 de son livre Le Maréchal aux liens ) :
« Quelque soit l’issue de la guerre, les rapports franco-allemands resteront le problème central de l’Europe ? Nous sommes 38/40 millions, eux 60/70 millions, nous avons une frontière commune. Connaissez –vous le proverbe arabe qui dit « Si tu ne peux tuer ton ennemi, donne-lui ta fille en mariage », c’est encore plus vrai lorsque cet ennemi est votre voisin. Tout est là, c’est la géographie qui le veut ! Elle, ne change pas. Et, moi je ne change pas non plus, j’ai toujours dit la même chose, que la France soit victorieuse, ou vaincue. (rappel de ses entretiens en 1931 avec le chancelier Brüning, où il se refusa dans le communiqué final à le déshonorer, on ne peut pas déshonorer le chef du gouvernement allemand !)Je ne sais pas ce que veut dire d’être anglophile ou germanophile. On raconte que je n’aime pas les anglais, en 31 « j’ai sauvé l’Angleterre de la banqueroute, par la seule ouverture de crédit qui lui fut consentie, les Etats-Unis eux-mêmes s’étaient dérobés- l’ambassadeur Ronald Campbell me réveilla en pleine nuit, pour ce sauvetage !Il était très aimable en ce temps là, en 40 toujours en poste, il ne nous a pas montré beaucoup d’égards dans le malheur…En juillet 40 lors de l’affaire de Mers-el-Kébir, alors que certains très anglophiles aujourd’hui, voulaient des mesures de rétorsion,(bombardement de Gibraltar,destruction de la flotte britannique etc…)c’est tout de même moi qui m’y suis opposé ! Le général De L…de.T..vint me trouver, me demandant de lui confier le commandement de la première division qui débarquera en Angleterre .Encore un fou !
Je sais bien que mes paroles me placent à la pointe du risque. Mais ça une fois pour toute, je m’en fous ! »
Pacifiste permanent, il clama à chaque fois qu’il en eut l’occasion, sa haine de la guerre, son amour de la paix, son hostilité au communisme. Ces harangues étaient prononcées la plupart du temps en présence de représentants du Reich en France.
Il n’a jamais envisagé sérieusement sa terrible fin. Il ne pouvait concevoir qu’en revenant à l’Etat de Droit, un responsable, fut-ce De Gaulle, irait jusqu‘à le faire exécuter. Il aime son Pays comme un paysan auvergnat aime sa Terre, son village de Chateldon c’est un des seuls points communs qu’il a avec le Maréchal Pétain : cet Amour Fort et Profond de la Terre. Il confiera au cdt Renaud en début 44, alors que les français le prenaient pour : un traite et un vendu, « Voyez-vous je suis un paysan, jamais un paysan n’a trahi ! »Par contre il était conscient qu’il pouvait-être assassiné tout comme Mandel, Jean Zay, ou Darlan. Assujetti à la pression de l’occupant, et au contrôle tatillon et hostile, du maréchal, et de son entourage. Il joua habilement des dissensions pour « naviguer »à vue avec une certaine liberté. Mais se méfiant du Mal depuis le coup du 13 décembre 1940, après avril 42 passera systématiquement 1 heure par jour avec lui, lorsqu’il est présent à Vichy, se méfiant de ses possibles changements d’avis.(comme en novembre/décembre 43) Ce qui prouve le rôle prépondérant du Maréchal sur l’intégralité de ces 1502 jours, « à tout moment il peut modifier le cours des événements, ne va jamais jusqu’au bout » c’est la caractéristique de son tempérament c’est un Défensif pas un Offensif (voir commentaire de Foch en 18, disant à Weygand, lors de la remise du bâton de maréchal à Pétain à Metz «dire qu’on l’a amené là à coups de pied au c.. »
20% à Darlan, en qui il avait pleine confiance politique, seul Lucien Romier bénéficia au niveau intellectuel de la confiance totale du Mal –il lui confia ses secrets, ses arrière-pensées sur le destin de la France. L’amiral, gascon plein de finesse, rusé, organisé, ambitieux, de tendance radicale, anti-clérical, anglophobe, plutôt borné, son objectif prioritaire était de préserver la Marine qu’il avait « fabriquée ». Plaça des marins dans tous les rouages de l’Etat. Respectueux de la hiérarchie, son gouvernement fut mis au point dans les moindres détails avec le Mal, avec des techniciens de confiance tant ministres que secrétaires généraux de ministères (les fameux synarques). Finit toujours par obéir (c’est un militaire) Failli malgré tout entraîner la France dans le conflit à diverses reprise, surtout en Mai 41, heureusement Weygand « veillait au grain » Assassiné le 24/12/42 à Alger, assassinat organisé par des seconds couteaux gaullistes et monarchiques (les deux à la fois) -de Gaulle et le comte de Paris -. Leurs initiateurs furent cependant récompensés, Henri d’Astier de la Vigerie, fait compagnon de la libération par de Gaulle dès novembre 43, et l’abbé Cordier recevait la médaille de la résistance, tous deux arrêtés dès décembre 42 sur ordre de Giraud, libérés en septembre 43 après la prise du pouvoir de De Gaulle à Alger .C’était reconnaître leurs éminents services!(voir Histoire pour tous n°156 avril 1973)
Giraud lui-même fit l’objet d’une tentative obscure d’assassinat le 28 août 1944 à Mazagran près de Mostaganem où il s’était retiré le 21 avril 1944, après son élimination de toute responsabilité civile et militaire par de Gaulle. Il avait la conviction qu’il serait assassiné, et fit sonder les allemands, pour savoir de quelle façon il serait traité, s’il se mettait à leur disposition, il lui fut répondu qu’il serait déporté en Allemagne dans des conditions honorables comme le général Weygand. Ce fait en dit long sur le climat politique à Alger à cette époque.(ref/Le Maréchal aux liens page 13, ed.Bonne1948 de Jean Tracou extraits de documents de Nuremberg, donc absolument véridiques. Voir aussi du Gal Giraud « Un seul but, La Victoire »chapitre 13 page 315- ed juilliard 1949.
Pétain condamné à Mort par la Haute Cour le 15 août 45 par 14 voix contre 13, sentence commuée conformément au vœu de la cour. (il avait 89 ans)
Laval exécuté à l’issue d’un procès bâclé, entaché d’illégalités. Le jugement aurait pu être le même, avec une procédure régulière ; C’est une des taches les plus importantes du gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle de 1944 à 1946
Darlan assassiné en décembre 42, également condamné à mort, d’après Raymond Tournoux dans Pétain et la France (Plon 1980, p.348). La 1ère décision de son exécution date de 1941, elle émane à la fois et séparément des services spéciaux de Londres, et des services spéciaux de l’armée de terre à Vichy-les commandants Loustanau-Lacau (cerveau du réseau Alliance), et Faye, le chef d’escadron Grout de Beaufort du 3° bureau,marie Madeleine Fourcade du réseau Alliance, le sergent Coustenoble dit « Tigre » était volontaire pour être le justicier) A Londres c’est un certain colonel Fourcaud des services spéciaux qui a plusieurs projets d’exécution de Darlan, l’amiral Muselier s’y est opposé en 41,arguant du fait que Darlan avait été l’un de ses meilleurs camarades et avait été reçu par sa famille, « après la façon dont il m’a traité, on croirait à une vengeance personnelle »En décembre 42 au Palais d’Eté à Alger,son assassinat par le jeune Bonnier de la Chapelle qui dénonce l’abbé Cordier et Henri d’Astier de la Vigerie comme complices avec un rôle trouble du comte de Paris, lié à l’abbé Cordier et d’Astier, celui-ci frère du gal François d’Astier de la Vigerie chef d’état-major du gal de Gaulle à Londres,curieusement présent également à Alger du 19 au 22 décembre,apportant 38 000 dollars( 2000 furent trouvés sur Bonnier de la Chapelle.Groupe constitué de son frère- Capitan et Joxe(voir de Jules Moch Rencontres avec Darlan et Eishenhower éd.Plon1968 et de Albert Kammerer, Du débarquement africain au meurtre de Darlan ed. Flammarion 1949 L’assassin Bonnier de la Chapelle a été à l’avance, absout en confession par l’abbé Cordier, les faux papiers dont il était porteur ne pouvaient avoir été délivrés que par les services d’ Henri d’Astier de Vigerie
De Gaulle synthétisa cette période, en déclarant à Bidault en août 44 dans Paris libéré :
« VICHY FUT TOUJOURS ET DEMEURE, NUL ET NON AVENU »
L’historien Alain Decaux de l’académie Française écrivait le 24/02/01 suite à une demande de documentation de l’auteur: « vous remercie de votre lettre et vous félicite pour l’immense travail que vous menez à bien… »
L’image d’Epinal qu’est le Maréchal, demeure encore de nos jours dans la mémoire non seulement des Français, mais aussi d’innombrables étrangers qui s’intéressent à cette période.
Malgré tout : VICHY FUT et…. DEMEURE PRESENT !
La multiplicité des ouvrages, des articles, des films, des reportages écrits et TV, parus depuis 1945 en sont la preuve, sans compter les nombreuses lois, et mesures prises durant cette période encore appliquées et les références quotidiennes au « régime de Vichy »
Maurice Druon secrétaire perpétuel de l’Académie Française le 25 mars 1996, donna les définitions suivantes au maire de Vichy, sur les termes :
VICHYSSOIS : habitants de Vichy ou relatif à la ville de Vichy
VICHYSTES : relatifs au Gouvernement dit de Vichy durant la seconde guerre mondiale
Ce terme de GOUVERNEMENT de Vichy est à proscrire. Le gouvernement était celui de la F R A N C E pas celui de Vichy.
Comme il n’avait pas été celui de Briare, de Bordeaux ou de Cancé …
Comme il n’a jamais été celui de Paris.
Bien que l’influence du peuple parisien et de l’intelligentsia parisienne qui représente la pensée du Régime, a toujours été déterminante et l’est encore sur le gouvernement de la France. Les lois concernant le ministère de l’Intérieur découlent des violences de la rue à Paris et banlieues, celles sur l’éducation nationale, les universités, l’environnement , la culture, l’aménagement du territoire, les lois sociales , les changements de ministres, se décident lors de manifestations plus ou moins spontanées entre la place de la République, la place de la Bastille et la place de la Nation.
L’influence de VICHY sur le pouvoir durant ces 1502 jours a été NULLE, contrairement à PARIS, pendant l’occupation demeura la Capitale réelle avec ses influences déterminantes sur le gouvernement- Laval et les ministres importants y passaient presque tout leur temps, les directions de l’occupant étaient à Paris, la presse également, la vie artistique et intellectuelle sous la surveillance de l’occupant intégralement parisienne. Paris continua à briller de tous ses feux de 40 à 44 avec les Allemands.
VICHY ?….Il faut venir sur place pour mieux sentir et comprendre le décor et l’ambiance de ces 1502 jours particuliers dans l’histoire de la France.
V E N I………V I D I ………V I C H Y
Nous précisons que nous avons conçu ce mémoire, surtout pour les professeurs, les collégiennes, collégiens, lycéennes, lycéens, sans oublier les journalistes, les metteurs en scène de cinéma et télévision,
les historiens français et étrangers, les nombreux curieux français et étrangers de cette période de l’histoire de France
Les responsables politiques, si amateurs de références de la Seconde Guerre mondiale, qu’ils citent à tout moment, avec bien des inexactitudes ! Messieurs les attachés parlementaires, et des cabinets ministériels et présidentiels vous avez ici une excellente source d’information.
Rappel de l’avis d’Alain Decaux sur cette étude :
JAMAIS L’ANECDOTE N’AURA AUSSI COMPLETEMENT REJOINT LA GRANDE HISTOIRE !
Annexe sur la Longévité des Pétain et jugement des Français 50 ans après (1994)
NB/Etude sur la longévité des Pétain : ils vivent tous 30% de plus que la moyenne de leurs contemporains.
Le Maréchal 1856/1951 95 ans
-au pouvoir de 84 à 88 ans- si on applique la règle des 30% de prolongement des facultés intellectuelles, on peut estimer que le Maréchal avait de 40 à 44, les facultés mentales d’un individu de 60 à 65 ans. Ce qui explique parfaitement son comportement, qui n’était pas celui d’un vieillard sénile, sauf quand il jouait la comédie (exemple il tendait l’oreille, mais il n’était pas sourd ! Cela lui permettait de faire semblant de n’avoir pas bien compris son ou ses interlocuteurs). Il a joué « l’absence mentale» durant son procès, quelques jours avant il tenait des propos au juge d’instruction et à ses avocats et écrivait des mémoires (pour se justifier) parfaitement cohérents….
On vit vieux dans la famille Pétain :
Philippe Pétain 1856/1951 95 ans
Marie-Françoise sa sœur 1852/1950 98 ans
Sarah sa sœur 1854/1940 86 ans
Antoine son demi-frère 1861/1948 87 ans
Laure sa demi-sœur 1862/1945 83 ans
Elisabeth demi-sœur 1860/1952 92 ans
Son père 1816/1888 72 ans
Son grand père paternel 1794/1876 82 ans
Son arrière grand père 1739/1813 74 ans
Au XIXe siècle la moyenne de vie était d’environ 50 ans (dans la seconde moitié)
Au XXe siècle la moyenne de vie était d’environ 65 ans (dans 1ère moitié)
Il faut imaginer Philippe PETAIN enfant et adolescent, son grand-père mort en 1876 dont la vie commencée sous la Convention s’est éteinte sous la III° République, il a pu être soldat de l’Empire,et quoi qu’il en soit ses souvenirs ont nourri l’imaginaire du jeune Philippe…ainsi que ceux de son père dont la vie s’étend de Louis XVIII à la III° République et la sienne propre commencée sous Napoléon III, et la défaite cuisante de 1870 !
Philippe Pétain chef d’Etat de La France entre 84 et 88 ans -1940/1944-était très marqué par le XIXème siècle d’où ses habitudes de vie et réactions surannées face aux événements ; de nos jours on dirait « has been ».
La majorité des Français éprouve toujours de l’indulgence à l’égard du Maréchal Pétain. Une étude Sofres du 22 au 24 novembre 1994 le démontre (*54% d’opinion favorable)
A propos du maréchal Pétain, diriez-vous ?-
Qu’il a trahi la France 22%
Qu’il s’est trompé de bonne foi 24%*
Qu’il a cherché à sauvegarder les intérêts de la France 30%*
Sans opinion 24%