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Courrier du 17 août 1944 du Maréchal aux Présidents des Assemblées

Courrier du 17 août 1944 du Maréchal aux présidents des Assemblées
Jules Jeanneney Président du Sénat
Edouard Herriot Président de l’Assemblée nationale

Citation – Monsieur le Président,

Je viens d’apprendre votre présence à Paris. Etant données les circonstances graves que nous traversons et dans l’éventualité des entretiens politiques que vous pouvez avoir, je tiens à vous faire parvenir la déclaration ci-jointe, relative au mandat qui m’a été confié,le 10 juillet 1940, par l’Assemblée nationale.
Agréez Monsieur le Président, les assurances de ma haute considération

Philippe Pétain

Fin de citation
Ces lettres et une déclaration (véritable testament politique du Maréchal, d’après l’Amiral Fernet) auraient dû être remises aux intéressés par le Capitaine de Vaisseau Féat le 18 août 1944- Mais depuis le 17 août, il n’y avait plus de gouvernement, ni les Présidents des Assemblées à Paris.

Texte de la déclaration rédigée dans la nuit du 17 au 18 août
-citation- Le 10 juillet 1940, l’Assemblée Nationale a donné tous pouvoirs au Gouvernement de la République à l’effet de promulguer, sous mon autorité et ma signature,une, nouvelle constitution de l’Etat Français.
Je ne me suis jamais dissimulé la difficulté d’un tel problème. Aucune des Constitutions dont nous avons fait l’essai depuis 150 ans n’a réussi à s’implanter vraiment dans le pays.
La dernière qui a duré 65 ans n’était d’ailleurs que l’assemblage de plusieurs lois constitutionnelles.
Cependant ce qu’on m’a demandé, je l’ai fait.
Les messages qui j’ai adressés aux Français ont préparé l’opinion pour créer des habitudes,des coutumes, des mœurs nouvelles.
Mon travail est là.
Dès mon premier appel, j’ai annoncé l’institution de la province, et déjà la région provisoire rend des services pratiques.
J’ai promulgué la Charte du Travail pour humaniser l’industrie et rendre la lutte des classes difficile sinon impossible.
J’ai imposé et je poursuis l’établissement de la corporation agricole, des corporations des pêches et de la marine marchande, du statut de l’artisanat,j’ai fait renaître les ordres des professions libérales.
J’ai rendu à la famille une partie des pouvoirs légaux qui n’appartenaient qu’à l’individu.
Malgré d’immenses difficultés inhérentes à la situation,j’ai pu poser les bases vivantes d’un statut du peuple français destiné à fonder un ordre nouveau.
Il reste à préciser le rouage supérieur de l’Etat qui doit englober cet ensemble et s’y imposer.
J’ai préparé certains textes à cet effet.
Un Etat souverain doit être indépendant.
Le problème supérieur ne peut donc trouver sa solution définitive aujourd’hui. En attendant, je suis là, prêt à compléter l’exécution du mandat qui m’a été conféré en juillet 40 et à discuter les problèmes qui se poseront pour l’achèvement de la Constitution.
Fin de citation

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