Intéressante Allocution Laval aux maires du Cantal le 9 Novembre1943
La plus complète de Pierre Laval-IL s’y définit parfaitement-
Il faisait de courtes allocutions aux magistrats, préfets,maires, fonctionnaires, qui avaient coutume de venir à Vichy voir le Maréchal et PierreLaval pour s’informer ,se documenter sentant le besoin d’être orientés entre les propagandes contraires en provenance des allemands, d’Alger, des différents services du Maréchal à Vichy, de Laval, de la Milice(Darnand)etc….
__________________________________________________________________________________________________________________________________Je suis comme vous tous, de l’Auvergne, c’est-à-dire que je suis pleinement Français .On ne peut pas ne pas aimer passionnément son pays quand on est pas de chez nous.
Certes ? je n’ai pas voulu la Guerre, j’ai trop le bon sens des paysans de chez nous pour avoir souhaité la Guerre
Un pays doit faire la guerre quand il est attaqué. Pour se défendre il a le droit et le devoir de faire la Guerre. Cela a été vrai souvent pour la France, c’était vrai en 1914, mais en 1939 nous n’étions pas attaqués.
UN pays peut aussi faire la guerre quand il a faim,pour manger ; ça n’était pas notre cas. La France était heureuse ,elle l’était peut-être trop, elle ne comprenait pas son bonheur.
Un pays peut encore faire la guerre quand il a défendre son honneur mais notre honneur n’était pas en cause en 1939.Nous n’avions pas pris les armes contre l’Allemagne lorsque celle-ci avait annexé l’Autriche en 1938.Nous n’avions pas fait la guerre lorsqu’elle a remilitarisé la Rhénanie. Nous n’avions pas fait davantage la guerre lorsqu’elle s’est emparée de la Tchécoslovaquie.
Nous avons fait la guerre pour le Corridor de Dantzig !
Or, il était reconnu par tout le monde, par les diplomates de tous les pays, que le corridor de Dantzig était une malfaçn grossière, la plus grossière peut-être du traité de Versailles. On peut toujours obliger un pays à être séparé en deux tronçons,puisqu’il y avait d’un côté l’Allemagne et plus loin la Prusse Orientale .Mais il est difficile d’admettre quand on connaît l’histoire des hommes qu’un pays redevenu fort acceptera cette situation. A Genève les représentants de tous les pays, même les plus hostiles
à l’Allemagne, disaient qu’il fallait trouver une solution amiable à ce problème difficile. Et c’est pour le Corridor de Dantzig que la France a fait la guerre…
Alors on a dit : « Nous avons fait la guerre parce que nous étions engagés vis -à -vis de la Pologne »
Je parle aujourd’hui à des auvergnats, je sais que vous me comprenez bien.
Si c’était vrai que nous étions engagés vis-à-vis de la Pologne par un traité,à faire la guerre,alors que le plus audacieux pourrait me dire « Même si nous devions être battus,c’était pour nous une question d’honneur .Nous devions nous battre ».Eh bien !Je m’inscris en faux,car nous n’étions pas tenus de faire faire la guerre pour la Pologne.
J’ai été le collaborateur et l’ami d’Aristide Briand .En 1926 il avait signé le traité de Locarno qui garantissait à l’Est les frontières de la France. Et cette garantie était souscrite pat l’Angleterre et l’Italie. Le même jour Briand a signé un traité avec la Tchécoslovaquie et un autre avec la Pologne, et si les traités franco-soviètique et franco-polonais n’ont pas été inscrits dans le Traité de Locarno,ils ont été publiés le même jour dans le même numéro du journal officiel. Ils étaient liés.J’ai souvent entendu Briand en 1925, Painevé étant président du conseil, rendre compte de ses négociations et des résultats obtenus.Les traités signés en 1925 annulant les traités signés par Millerand en 1921 et 1922.
Le jour où l’Angleterre a refusé d’appliquer contre l’Allemagne les clauses du traité de Locarno, lors de la remilitarisation de la rive gauche du Rhin, la garantie de la France vis à vis de la Pologne tombait automatiquement.
On nous a laissé entendre, qu’il y avait des engagements militaires secrets. Eh bien ! Je vais vous le dire à vous, qui représentez le
bon sens de chez nous ; ces accords militaires secrets ne devaient pas être secrets pour le Chef du Gouvernement n’est ce pas ? Or j’ai été Président du Conseil en 1931,32 et 35.Ces accords ne devaient pa&s demeurer secrets pour le ministre des Affaires Etrangères en 32 et 35. Eh bien ! je peux vous dire aujourd’hui que ces accords étaient tellement secrets que je ne les ai jamais
connus (vive sensation de la salle)
Je vous dis cela à vous, aujourd’hui, mes compatriotes du Cantal. Un jour,lorsque je pourrai enfin parler librement,je le dirai au Monde sans crainte d’aucun démenti.
EN 1939, le jour où le gouvernement Daladier a apporté devant le parlement les cahiers des crédits militaires, j’avais alors le noir pressentiment qu’on nous engageait dans la Guerre par le vote de ces crédits.
Je ne voulais pas refuser les crédits militaires.Durant toute ma vie publique ,je n’ai jamais refusé un crédit militaire,puisqu’ils étaient utiles, indispensables à la France. J’ai demandé ce jour là ,la parole,un ou deux d’entrevous étaient présents,et s’en souviennent, j’ai été accueilli par des vociférations ,par ceux qui pendant des années avaient refusé d’armer la France, et dont certains aujourd’hui se montrent à Alger.
Nous sommes entrés illégalement dans cette guerre, la France ne pouvait et ne devait pas entrer dans la guerre sans le vote du parlement,or, jamais la chambre et le sénat ont té appelés à voter pour ou contre la guerre. ……………………..
Nous n’avions aucun avion moderne de bombardement, nous en avons eu 9 deux mois après notre entrée en guerre, alors que l’Allemagne possédait 3000 avions modernes.
L’Allemagne et la Russie venaient de se partager la Pologne, et nous sommes entrés pratiquement seuls dans la guerre et nous l’avons perdue Pourquoi ? Parce cette guerre n’est pas une guerre comme les autres,n’est pas une guerre pour la défense de la terre de nos pères,elle n’est pas une guerre pour la défense de la Patrie Elle est une guerre de fanatisme o
Des idéologues se dressent les uns contres les autres……………..nous sommes entrés dans ce conflit mondial pour des idées qui n’étaient pas les nôtres.
Que la Russie ait son communisme chez elle, cela la regarde,mais qu’elle le garde ( applaudissements)
Que l’Allemagne ait son national-socialisme chez elle, ça la regarde,mais qu’elle garde son national-socialisme(applaudissemenst)
Que les Etats-Unis et l’Angleterre caressent des idéologies anti-facistes ça les regarde.Mais nous qui sommes Auvergants qui ne connaissons pas le facisme,qui n’avons jamais subi l’empreinte d’aucune autre race que la vieille race de notre terroir, personne ne nous obligera à accepter ces idéologies. Nous sommes entrés en guerre et nos jeunes sont partis pour des idéologies,et non pas pour défendre le Puy-de-Dôme, ou les près du Cantal.
Toute ma vie a été un apostolat de la paix. J’ai été maire, député, sénateur, souvent ministre,socialiste je l’ai été et je le suis resté au profond de mon cœur. Le Maréchal a dit un jour qu’il fallait supprimer la condition prolétarienne,comme il raison !………………..
Les femmes ont des enfants, les pères ont de la peine pour les élever, et puis un jour, des politiciens sans conscience les jettent dans la fournaise. Voilà pourquoi j’ai toujours haï la Guerre.Elle ne paie pas, même quand on gagne.
Alors maintenant qu’est ce qui se passe ? Chaque jour les français écoutent la radio, entendent les communiqués. On n’aime pas l’Allemagne chez nous, on ne l’aime surtout pas en Auvergne ? Notre éducation n’est pas dans ce sens. Nos batailles,pour la plupart, ont été contre eux.Maius la vie est difficile, l’histoire des hommes compliquée .Or, il se trouve aujourd’hui que, si tout à coup l’Allemagne venait à s’effondrer-croyez-moi,retenez-bien mes propos, je vous demande de les enregistrer comme ceux que je tenais jadis-le désordre s’installera peu à peu en Europe.Il s’installera en Allemagne, dans les Balkans, en Italie.0r, j’aime mon clocher, mon village, les pierres de chez moi, je ne veux pas que le désordre s’installe chez nous et je voudrais agir de telle façon que l’Allemagne ne soit pas trop forte pour nous étreindre,mais de telle façon que le bolchevisme ne puisse pas, lui, nous supprimer. Est-ce que vous m’avez compris ? Voilà le drame que je vis chaque jour. Hier, encore j’étais à Paris, j’ai eu des conversations avec les allemands,elles se sont prolongées tard dans la nuit, elle n’étaient pas faciles, elles ne sont jamais faciles…
Voyez-vous j’essaie chaque jour de faire le maximum pour que nous subissions le minimum de dommages,et lorsque le soir vient j’ai souvent l’impression d’être pris en deux branches d’une tenaille et parfois je me demande celle qui m’a fait le plus mal . L’Allemande ? ou La Française ? Jamais je ne décourage ,je n’ai qu’une ambition ,qu’un but, vers lequel je me dirige comme un somnambule,essayer de tout faire pour sauver notre Pays, en réduisant ses souffrances, faire en sorte que la terre de nos pères restent à nos enfants, et qu’elle s’appelle toujours La Terre de France (applaudissements)
Alors , vous qui êtes hommes de bon sens,de raison,vous qui êtes de la France ce qu’il y a de plus pur parce vous venez des sommets de notre pays,parce que vous représentez la vieille Gaule, d’où sont partis autrefois les cris d’espoir et de salut de notre pays,je vous demande, même si vous ne me comprenez pas toujours(parce que nous ne sommes pas libres et que je n’aime pas parler-aussi je ne sais pas pourquoi je vous fait aujourd’hui tant de confidences).Eh bien !chaque fois que vous serez dans vos villages, je vous demande de vous dire que, quoi qu’il arrive, quoi que je fasse, je le ferai toujours parce que je pense ainsi d’essayer de sauver notre pays, et assurer la paix des foyers de la persistance de la civilisation dans laquelle nous sommes nés et dans laquelle nous devons vivre-longue ovation, les maires debout acclamant PierreLaval)