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04 décembre 1943 – Jour n° 1240

Le Maréchal a 87 ans et 224 jours.

 

Faits importants du jour

Se soumettre, ou se démettre !

 

Remise lettre de 13 pages de Von Ribbentrop du 29 novembre au Maréchal par Otto Abetz

(figure en annexe)

-le chancelier s’oppose à toute remise de pouvoir à l’assemblée nationale

-aucune élection ne peut avoir lieu en temps de guerre

-constat : le Mal n’est pas resté fidèle à l’esprit de collaboration de Montoire

-le gouvernement du Reich exige que désormais toute modification de lois soit soumise à son approbation

-que Laval devra être chargé de remanier sans délai le Cabinet français, d’assumer la direction de l’Etat Français

-Le seul garant du maintien de l’ordre est la Whermacht

-liberté laissée au Maréchal d’en tirer les conclusions, en clair, se soumettre ou se démettre

 

11H30-Otto Abetz accompagné du conseiller Stuwe et de De Brinon introduit  près du Maréchal en présence de Romier.

Abetz explique qu’il est chargé de lui remettre une  lettre de Joachim Von Ribbentrop rédigée au nom et par ordre d’Hitler, datée du 29 novembre 1943.

C’est un document sévère, véritable acte d’accusation qui exhale la rancune du Führer contre le Maréchal et sa politique depuis 1940.Ce document capital dans l’histoire des rapports franco/allemands, est la trame de ce qui s’est passé de 1940 à 1943 et est essentiel pour comprendre la suite de décembre 1943 à avril 1945 à Sigmaringen (voir   Dernière année à Vichy de André Brissaud ed. Perrin 2° tri 1965).

L’entrevue dure 30 minutes.

Pétain conclut : je comprends le sens de cette lettre, comme soldat je ne peux admettre ce que vous exposez. Il a fallu 3 semaines pour donner cette réponse. Elle pose des questions délicates sur lesquelles je désire réfléchir. Je vous demande de vous revoir demain vers midi pour donner  ma réponse.

 

Dès le départ d’Abetz et de BRINON, le Maréchal confie à Romier lors de sa traditionnelle promenade  dans les parcs :

« je ne répondrai pas à ce monsieur allemand, qui n’était après tout qu’un qu’un marchand de faux champagne. Un Chef d’Etat n’a pas à répondre à un simple ministre des affaires étrangères.

Donc vous écrirez à Hitler, oui c’est cela. Quant à Laval, il aurait dû saisir l’occasion que je lui offrais de s’envoler en Argentine ou ailleurs !

13H00- déjeuner en présence de De Brinon, J de Grandmaison, Romier

15H00-promenade dans les parcs accompagné de Romier, il redit sa volonté de s’alléger de Laval

16H30- Entretien avec Laval  qui au préalable a fait le point de la situation avec Abetz. Son absence au rendez-vous Abetz ? Au fond un malentendu .Laval repart rassuré, bien à tort

17H30-Général de la Porte du Theil, qui conseille au Maréchal de tenir tête aux Allemandset de chasser Laval-

Pétain  « Je suis dans dans la tranchée, on tiendra ! »

Les entretiens Abetz/Romier de 17 à 18 heures et Brinon/Romier de 19H30/20h00 ne modifièrent pas les positions.

Brinon a dit à Lucien Romier : vous feriez bien d’être prudent, vous et votre entourage correspondez avec les alliés  par la valise diplomatique de Madrid, les Allemands en ont la preuve, ils ont de quoi vous faire fusiller ! Sacrée ambiance !

Laval offre un dîner au Majestic

Convives :

Côté allemand : Abetz, Struwe et Muller

Côté français : de Brinon, Cathala, Rochat, Bousquet- Laval optimiste

 

 

Nb/Cathala représente le gouvernement aux obsèques de  Maurice Sarraut à Carcassonne en présence de René Bousquet

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